Menu

Grand Angle

Fincome : Un programme ambitieux mais inabouti [Magazine]

Plus de 3 ans après son lancement, le programme de transfert des compétences marocaines de l’étranger, Fincome, se met lentement en place. Seul le volet attaché au CNRST est aujourd’hui réellement actif : des chercheurs et des ingénieurs MRE viennent collaborer et partager leurs connaissances au sein d’universités et d’entreprises marocaines.

Publié
Karim Adil participe à Fincome depuis un an.
Temps de lecture: 2'

Inscrire [les] partenariats [entre les MRE hautement qualifiés et les acteurs marocains] dans le cadre de la coopération et accompagner les porteurs de projets» : le Forum INternational des COmpétences Marocaines à l’Etranger (FINCOME) est manifestement ambitieux. Ce programme a été lancé en 2007, par le ministère des MRE, dans le but de mobiliser les compétences marocaines dispersées dans le monde pour en faire bénéficier le Maroc. Aujourd’hui, presque 4 ans plus tard, il est encore en cours de réalisation. Fincome possède plusieurs volets ; chacun est attaché à un ministère ou à une institution : ministère des MRE, Agence marocaine pour l’investissement et le développement, ministère de l’Agriculture, dans le cadre du plan Maroc Vert ... Seul le volet mis en place par le Centre National pour la Recherche en Sciences et Techniques (CNRST) est aujourd’hui totalement opérationnel.

 «J’ai mis en place une collaboration avec le Professeur El Bouari du laboratoire de chimie du solide de l’Université Hassan II Ben M’Sick de Casablanca», témoigne Karim Adil, docteur en chimie et maître de conférences à l’IUT du Mans, en France. Il participe, depuis un an, au programme Fincome mis en place par le

CNRST. «Nous finançons le déplacement et la venue des chercheurs et ingénieurs marocains expatriés, à hauteur de 750DH par jour, pendant 8 jours maximum. Ils viennent pour répondre à un besoin spécifique d’une université ou d’une entreprise marocaine», explique Ilyas Azzioui, ingénieur, chef du service des relations avec les compétences marocaines à l’étranger au CNRST.

Le programme a été lancé fin 2006, il est basé sur un appel d’offre permanent accessible sur www.fincome.cnrst.ma. L’entente se fait entre un MRE et une organisation marocaine, avant d’être validée par la cellule en charge de cette question aux CNRST. «Les trois premières années, nous recevions environ 20 à 30 expatriés chercheurs ou ingénieurs, par an. Depuis deux ans, nous avons atteint notre rythme de croisière avec 80 à 90 personnes par an», continue Ilyas Azzioui. «En l’espace d’une semaine de formation, j’ai rencontré une dizaine d’étudiants très brillants qui assureront la relève avec brio si on leur en donne les moyens. Actuellement, un étudiant en master II effectue son stage de fin d’étude, pour 6 mois, au sein de mon laboratoire», raconte Karim Adil. Deux autres le rejoindront l’an prochain.

Cependant, le CNRST ne compte que deux personnes dévolues au traitement des demandes et des rapports que les MRE doivent rendre après leur venue au Maroc. «Comment être sûr que la formation a bien eu lieu ? Il est possible de venir au Maroc, faire du tourisme, faire un rapport bidon et que les deux enseignants

se partagent l’indemnité sans qu’aucune formation n’ait eu lieu ! Je trouve cela aberrant. Il faut absolument un garde-fou», estime Karim Adil. Le chef de service au CNRST repousse cette éventualité, «il y a un risque bien sûr, mais il atteint, au pire, 1 à 2% des cas.»

Cet article a été précédemment publié dans YabiladiMag n°8

Soyez le premier à donner votre avis...
Convertisseur de devises
Montant :
De :
 :
Les articles populaires