Organisée par Matkich Bladi, la marche du «Oui» au référendum constitutionnel a rassemblé quelque 250 000 personnes, selon la police (300 000 selon la MAP), à Casablanca, à proximité du Marjane de Derb Soltane, dimanche 26 juin. Un nombre qui reste faible, rapporté aux moyens mis en place pour le transport et le confort des manifestants. Mille autocars gracieusement mis à disposition par la Tariqa Boutchichya, des bus Mdina, grands taxis et points d’eau pour ceux qui avaient soif.
Les marcheurs étaient composés des membres des associations de quartier («Association J’aime mon pays», «Association Tissir», «Association des enfants de Malek Chraqa de Bouskoura», «Association Mediouna pour le 3ème millénaire»…etc), de petits corps de métiers, du Mouvement de la Jeunesse Royaliste ainsi qu’une majorité de jeunes adolescents et d’habitants des quartiers populaires longeant l'avenue Mohamed VI et El Fida.
Parole de rue : «Notre roi [...] a supprimé le gouvernement»
La plupart des personnes interrogées sur les raisons pour lesquelles elles voteraient «Oui» ne connaissaient pas ou peu le contenu du nouveau texte de la constitution. Cette dame vêtue d'une m'lehfa (tenue sahraouie), interrogée sur quelle partie lui semblait la plus importante dans le projet de nouvelle constitution, nous répond: «Notre roi, que dieu le glorifie, nous aime beaucoup […] Dans la nouvelle constitution, il a supprimé le gouvernement. Maintenant, on va traiter directement avec Sa Majesté». Un jeune adolescent affirme que sa banderole enroulée contient «la constitution du Roi», qu'il a lue en entier, «naturellement». Ce qui l'a le plus marqué ? «Selon cette nouvelle constitution, on est tous égaux. Par exemple, tu croises quelqu'un dans la rue, eh bien c'est ton égal ! On est tous avec la constitution et vive le Roi».
Le dispositif sécuritaire était très réduit comparé au nombre de manifestants : Nous avons pu observer la présence de trois à quatre voitures de police, dont une banalisée. Néanmoins, pas de heurts à signaler. Soufiane Nehrou, membre du Mouvement de la jeunesse royaliste pense que «cette nouvelle constitution apporte plus de liberté à la presse […] ainsi que la liberté de manifester». Il rapporte l’intervention policière violente à l’encontre des manifestations du Mouvement du 20 Février (les 22 et 29 Mai) à des raisons «très simple(s). Les deux manifestations ont été organisées dans le quartier populaire de Sbata. Et ce quartier, populaire, très populaire, n’est pas fait pour abriter ce genre de manifestations». Et l’avenue Mohamed VI ? «Cette avenue est large, contrairement aux boulevards de Sbata».
Des partis politiques presque invisibles
Hormis le RNI, Les partis politiques ayant confirmé leur présence n’étaient pas du tout visibles. La presse n’était pas très présente non plus. Cependant, quelques photographes et caméramans juchés sur un minibus de la fondation Mohamed VI couvraient la manifestation.
Photos: Rim Battal