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Grand Angle

Emission spéciale MRE : Youssef Zouini, la renaissance d’un innocent condamné par la justice

En 2007, ce Français d’origine marocaine avait été condamné à dix ans de prison, accusé d’être impliqué dans le braquage d’un supermarché à Nantes. Il a été acquitté en mai 2009 après avoir fait deux ans de prison «pour rien».

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En 2007, Youssef Zouini avait été condamné à dix ans de prison, accusé d’être impliqué dans le braquage d’un supermarché à Nantes. / DR
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C’est un témoignage poignant sur la blessure d’un homme innocent pourtant lourdement condamné. Ce mercredi, l’émission de Radio 2M «Faites entrer l’invité», présentée par Fathia El Aouni, est revenue sur l’histoire de Youssef Zouini.

En 2007, ce Nantais d’origine marocaine est condamné à dix ans de prison par la cour d’assises de Loire-Atlantique, accusé d’être impliqué dans le braquage d’un supermarché, le 1er novembre 2004 à Nantes. Celui qui n’a cessé de clamer son innocence aura fait deux ans de prison «pour rien», après avoir été acquitté en mai 2009.

Avec le journaliste Ouadih Dada, il a coécrit un livre, «7080’’» (Approches Editions, 2017) dans lequel il évoque sa descente aux enfers, la procédure judiciaire bâclée et, in fine, raconte comment il a peu à peu remonté la pente. «Je m’étais trompé dans mon emploi du temps devant les enquêteurs. J’étais au téléphone avec un ami mais je n’avais pas pu le prouver ce soir-là (le soir du braquage, ndlr). Je me suis trompé de 24 heures ; cette erreur m’a été fatale», confie Youssef Zouini au micro de Radio 2M.

Une renaissance par le théâtre

«Je n’ai pas cru à ma condamnation. Quelques minutes après, j’ai été reconduit en prison. J’ai vraiment cru à une blague. J’ai été comme foudroyé parce que je n’y croyais pas. J’ai l’impression d’être né le soir de ma condamnation. Je ne voyais plus du tout ma vie d’avant. Je venais de découvrir la vraie vie. J’étais très sonné par le verdict. C’était irréel», poursuit-il. Au total, le jeune homme enverra plus de 400 courriers à des magistrats pour demander la réouverture du dossier.

Dans son livre, il raconte également sa renaissance grâce au théâtre, qu’il découvre lors de sa détention : «Je m’étais inscrit à un maximum d’activités, dont l’atelier théâtre. Au début, c’était simplement pour sortir de ma cellule mais j’ai tout de suite accroché, je me suis plongé dans la littérature.» Il entendra même parler du Cours Florent par l’intermédiaire d’un codétenu dans le quartier d’isolement. C’est le déclic.

De son côté, Ouadih Dada dit avoir entendu parler de Youssef Zouini par une amie en commun. «Il m’a raconté son histoire autour d’un café au Maârif à Casablanca. Je n’en revenais pas. C’est un récit qui dépasse de loin la fiction», dit-il. C’est ainsi qu’un projet de livre a peu à peu émergé. «J’ai effectué plusieurs déplacements entre la France et le Maroc. J’avais écrit toute mon histoire. On a multiplié les séances d’écriture avec Ouadih», abonde le Nantais.

Un projet de film est également à l’œuvre, qui devrait être dirigé par la réalisatrice marocaine Khadija Alami. Youssef Zouini pourrait même jouer son propre rôle. «C’est une thérapie pour moi, une manière de crever l’abcès.»

Pour écouter le replay de l'émission cliquer ici :

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com