Silvio Berlusconi subit un nouveau dans le «Rubygate». Le 31 mai dernier s'est ouvert le procès contre Berlusconi, pour avoir rémunéré les prestations sexuelles de la Marocaine Ruby, alors qu’elle était encore mineure. Autre chef d'accusation au tribunal de Milan : abus de fonction pour avoir fait libérer Ruby de prison. Avant que le procès s'engage sur le fond de l'affaire, Berlusconi avait demandé à ce qu’une partie de son procès soit confiée à une autre juridiction que celle du tribunal de Milan. La chef adjointe au parquet de Milan, Ilda Boccassini, ne lui a pas accordé cette demande.
Pendant les deux dernières audiences, la défense de Berlusconi avait plaidé pour que la partie relative à l’abus de ses fonctions soit jugée par le tribunal des ministres. Cependant, Mme Boccassini estime que lorsque le chef d’Etat italien a appelé la police de Milan pour délivrer la jeune Karima El Mahroug de sa cellule, dans la nuit du 27 au 28 mai 2010, il a «commis un délit de droit commun et pas un délit ministériel, en abusant de sa qualité» de premier ministre, a rapporté l’AFP mardi 14 juin. Selon la juge, la préfecture où elle avait été internée avait eu droit à «un véritable encerclement militaire».
La défense avait aussi sollicité le déplacement du procès au tribunal de Monza, situé à proximité de la villa d’Arcore où auraient été organisées les soirées «Bunga Bunga». Ilda Boccassini a, là encore, rejeté cette demande en indiquant que ces fameuses fêtes s’étaient bien tenues à Milan : «Tout a commencé à Milan et s'est terminé à Milan».
Rubygate, le début de la fin de l’ère Berlusconi ?
Cette nouvelle s'ajoute à des revers électoraux importants, subis ces dernières semaines par Berlusconi. La défaite de la droite aux élections municipales de Milan il y a deux semaines, l'échec des 4 réferendums proposés par Berlusconi notamment sur la relance nucléaire et sur «l'empêchement légitime», qui aurait assuré notamment l’immunité judiciaire aux membres du gouvernement... Prés de 95% des Italiens dont le taux de participation s’est élevé à 57%, ont voté, dimanche et lundi derniers, contre les propositions du gouvernement, et Silvio Berlusconi a reconnu sa défaite «sur tous les thèmes». Après 17 ans passés à la tête du gouvernement italien, en tirera-t-il les conclusions politiques ? Dans l'affaire Rubygate, la justice tente de tirer les siennes, et elle avance.