Maroc : Malgré le « printemps arabe », les transferts des MRE augmentent, mais moins vite

S’il semble marquer le «réveil» des populations arabes sur le plan politique, les effets du «printemps arabe» sont pour le moment négatifs sur le plan économique. Pourtant, les transferts des MRE semblent résister à cette tendance. Malgré le retour d'environ 14 000 Marocains de Libye depuis le déclenchement de la révolte populaire en février dernier, les transferts continuent globalement d'augmenter. A en croire le CMC, la croissance des transferts était de 0,9% au premier trimestre 2011.

Cependant, pour les Marocains rapatriés de Libye, la situation reste difficile. Depuis leur retour, peu sont les MRE de la Libye qui ont réussi à s’insérer facilement dans le marché du travail marocain. Le fait que 90% de ces rapatriés soient des artisans et des ouvriers expliqueraient cette situation. La plupart d’entre eux essaient de joindre les deux bouts dans l’informel.   

Aggravation du déficit

La situation économique générale du Maroc n'est pas pour rassurer. Selon toujours les données du CMC, l’activité touristique est touchée de plein fouet. Les révoltes populaires ont entrainé un sentiment de défiance envers les destinations nord africaines. Le Maroc ne bénéficie pas d’effet de report au profit de sa destination. En février et mars dernier, les réservations y ont connu une baisse de 10 à 60%, selon les professionnels. Les touristes occidentaux (surtout français) qui se détournent de la Tunisie et de l’Egypte préfèrent rester au nord de la Méditerranée et optent pour des destinations comme la Turquie, la Grèce, et l’Espagne. Certains s'orientent vers les Caraïbes et les îles Canaries.

Tous ces imprévus, combinés au renchérissement des cours des matières premières, risquent d’obliger le gouvernement à revoir sa copie de la loi de finance de l’exercice en cours.  Car selon le CMC, dans son communiqué, «les marges de manœuvre de l’Etat seraient de ce fait limitées et le problème de financement du déficit,  en forte aggravation,  devient de plus en plus préoccupant». Depuis le début du «printemps arabe», le secteur de l’industrie du textile, (+16,5) et de l’activité des fils et câbles pour l’électricité (+41,7%) restent les rares secteurs à réaliser des résultats encourageants.