Vingt jours après son arrestation, le 28 mars dernier, Rachid Niny faisait face ce mardi, aux juges du tribunal de première instance de Casablanca. Lors de cette nouvelle audience, ses avocats ont surtout insisté à ce que son jugement se fasse dans une plus grande salle, pouvant accueillir «les avocats, les journalistes et le public». Un public venu témoigner sa solidarité au directeur de publication d’ «Al Massae» avec des pancartes et banderoles appelant à sa libération.
Liberté de la presse
En plus de cette partie de l’opinion publication marocaine, le patron de l’un des plus importants quotidiens de la presse marocaine (113 400 exemplaires par jour, selon l'Organisme de justification de la diffusion) bénéficie également du soutien d’avocats étrangers. En effet, l’audience d’hier a été marquée par la présence d’une vingtaine d’avocats venus de France, de Belgique, ou encore de Tunisie. Pour ces «robes noires», ce procès «est celui des droits de l'Homme et de la liberté d'expression». Ils disent être «venus à la demande d' «Al Massae» et [n’ont] pas de leçons à donner aux autorités judiciaires marocaines».
Pour Youssef Chihab par contre, président d'AFD (Alliance for Freedom and Dignity, Belgique), «s’'il n'y a que des Marocains dans la salle d'audience, c'est comme si c'était un huis-clos. La présence d'étrangers permet le respect des droits de l'Homme et de la défense. On évite ainsi les débordements, on constate une présence policière minimum, etc».
«Libération immédiate»
Pour Amnesty International, «la détention de Rachid Niny va totalement à l'encontre des promesses de réforme que le roi Mohammed VI a faites il y a peu, lorsqu'il a promis de consolider le respect des droits humains. Il s'agit d'une grave attaque contre la liberté d'expression». L’organisation internationale de défense des droits de l’Homme appelle à ce que le journaliste soit «libéré immédiatement et sans condition s'il est détenu uniquement pour les articles qu'il a signés». Reporters Sans Frontières et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) enfourchent la même trompette, ainsi que plusieurs personnalités dans le royaume.
De son côté, la Conseil national des droits de l’Homme, ne reste pas indifférent sur cette affaire. Son secrétaire général, Mohammed Sebbar est allé rencontrer Rachid Niny en prison, rapporte «Al Massae», dans sa livraison de ce mercredi 18 mai, qui précise que l’entrevue a duré 45 minutes. Le quotidien de Niny dit toutefois ignorer le fond de leurs discussions.