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Grand Angle

France, Allemagne, Sénégal : L'électricité marocaine sollicitée de toutes parts

Le Maroc importe 90% de son énergie, mais la donne devra changer d’ici quelques années. Les énergies renouvelables devront bientôt faire du royaume un pays exportateur, notamment vers l’Europe, dans le cadre du projet Desertec. En Afrique subsaharienne également, les opportunités ne manquent pas, pour le moment plutôt dans l'infrastructure et les réseaux électriques.

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A l’issue de son audience ce lundi 16 mai avec le roi Mohammed VI, le ministre allemand des Affaires étrangères,  Guido Westerwelle, a déclaré que son pays  était disposé à renforcer la coopération avec le Maroc dans le domaine des énergies renouvelables : «Les énergies renouvelables sont une priorité de notre coopération bilatérale. Nous avons décidé de renforcer notre partenariat dans ce domaine car nos deux pays y portent un grand intérêt et disposent d'un important potentiel en la matière».

Allemagne...

Le potentiel marocain, l’Allemagne entend en tirer profit dans le cadre de cette coopération bilatérale. Même s’il ne s’agit pas pour le moment d’importer de l’énergie marocaine, l’objectif à court terme est d’entrer dans le marché des équipements pour les énergies renouvelables. Car, le Maroc fait partie des pays de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient concernés par le Desertec, ce gigantesque projet d’énergies solaire et éolien qui doit couvrir toute la région Mena.  L’Allemagne, dans le cadre du plan solaire avait déjà octroyé un don de 3 millions d’euros au Maroc.

... France

La France, de son côté, a récemment annoncé qu’elle s’apprêtait dès l’automne prochain à recevoir les premières exportations d’énergie solaire en provenance du Maroc. Il s’agira en effet, de la «première expérimentation d'électricité solaire du sud vers le nord de la Méditerranée», avait déclaré, le 10 mai dernier, le ministre français de l’Industrie, de l’énergie et de l’économie numérique Eric Besson,  lors du 2e forum euro-méditerranéen de l’efficacité énergétique à Monaco.

... Sénégal

De l’énergie marocaine vers le Nord de la Méditerranée, mais peut-être aussi vers le Sud du Sahara. Déjà représenté dans ce pays par l’Officie nationale de l’électricité (ONE), le Maroc semble bien placé pour renforcer sa présence au Sénégal. En tout cas, la tenue du 17 au 20 mai à Dakar, de la troisième édition du Salon Maroc-Afrique Elec semble le confirmer.  Une cinquantaine d’entreprises marocaines, en majorité des PME, ont fait le déplacement dans la capitale sénégalaise pour mettre en avant leurs atouts et tenter de se positionner dans ce marché.

Il ne s’agit pas encore d’exporter de l’énergie vers le Sénégal, mais l’objectif est de fournir de l’infrastructure moyenne tension et surtout de profiter du programme sénégalais d’électrification rurale. En effet, les opportunités n’y manquent, d’autant plus que le gouvernement sénégalais vise un objectif d’électrification rurale de près de 50% d’ici 2012 (le taux était de 16% en 2007).

Desertec

C’est dire que le secteur énergétique se positionne de plus en plus dans les relations  du Maroc avec ses partenaires. Cette tendance se confirme davantage avec le projet Desertec. Il s’agit d’un gigantesque réseau d’installations éoliennes et solaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dont l’objectif est de satisfaire les besoins énergétiques des pays du Sud de la Méditerranée, mais également de fournir 15% de la consommation européenne en énergie d'ici 2050.

Ce projet gargantuesque planifié sur les quarante prochaines années, nécessite un investissement estimé actuellement à 400 milliards d’euros. Son premier pilote devrait démarrer sa production d’énergie à partir du Maroc dans environ 5 ans. Avec une capacité de 500 mégawatt d’énergie solaire, le projet se destine principalement à l’exportation vers le Vieux continent, pour un investissement de 2,1 à 2,3 milliards d’euros.  

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