Tourisme : 15 000 annulations depuis l’attentat du 28 avril à Marrakech

Difficile à admettre, mais l’attentat de Marrakech risque de porter un coup dur à l’activité touristique marocaine. Pas moins de 15 000 vacanciers, soit 3% du total,  ont déjà annulé leur séjour au Maroc, en raison de l’attentat du 28 avril a fait savoir le ministre du Tourisme, Yasser Znagui, cité  par Reuters. Dans les différents établissements hôteliers de la  ville ocre, ces annulations sont confirmées. Comme au Riad L’Orchidé, où l’on évoque «beaucoup» de retraits de vacanciers «en raison de l’attentat». Au Riad Iaazan, toujours à Marrakech, les gérants affirment ne pas avoir encore connu de désistement.

Confiance

Au Centre régional de tourisme de Marrakech, la confiance reste de mise malgré tout : «il est très tôt pour faire un bilan. Il nous faut au moins trois semaines pour pouvoir évaluer l’impact réel de l’attentat sur l’activité touristique de la ville, qui poursuit son cours normal jusqu’à présent», confie Abdellatif Abouricha, responsable de la Communication du Centre. Avant l’attentat, la fréquentation était en hausse de 10% par rapport à l'année précédente, mais «la résistance du secteur sera mise à l'épreuve, cette année» avoue par sa part le ministre du Tourisme.  

Croissance de 8%

Un secteur mis à l’épreuve, mais qui peut tout de même donner de bons résultats : « Les données dont nous disposons jusqu'ici et la réponse que nous avons élaborée nous rendent confiants quant aux perspectives du secteur (…) Une croissance de 8% des recettes est possible en 2011 sur la base de ce que nous observons aujourd'hui», pronostique Znagui. Son secteur emploie directement 450 000 personnes et représente 10% du produit intérieur brut du Maroc. Marrakech et Agadir réalisant à elles seules, 62% des nuitées marocaines.

De l’effort, il en faudra aux professionnels du tourisme pour séduire davantage les clients étrangers, notamment les Français. Ces derniers représentent 32% des nuitées marocaines. Seulement, 90% d’entre eux disent, dans un sondage (effectué du 6 au 12 avril, avant l'attentat de Marrakech),  délaisser des destinations très prisées comme l’Egypte, la Tunisie mais aussi le Maroc. Inutile de chercher loin, le  «printemps arabe» est passé par là.