Un lancement, en 2008, du e-gouvernement, prévoyait la création, parmi ses projetsphare, du E-consulat. Le portail web est actif mais l’usager internaute se rendra très rapidement compte que les téléservices sont encore loin d’avoir tous été mis en place.
Le site www.consulat.ma donne accès, à l’heure actuelle, à la quasi-totalité des informations nécessaires au renouvellement de ses papiers officiels. «Les formulaires ont été uniformisés, on peut désormais les télécharger sur le site», détaille Khalid Zouheir, ingénieur en charge de la modernisation des affaires consulaires au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.
Au-delà, cependant, il vaut mieux se déplacer jusqu’au consulat. «Le paiement en ligne n’est pas encore actif», reconnaît Khalid Zouheir. Certains pays étaient très en retard, mais, «désormais, le paiement par carte bleue est disponible dans tous les consulats», souligne Omar Lamrini, directeur du e-gouvernement, au ministère de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies. Les actes de naissance ont tous été numérisés dans les consulats pour les Marocains nés à l’étranger : ils sont donc accessibles simplement en ligne. Les Marocains résidant à l’étranger qui sont nés au Maroc doivent encore se déplacer sur leur lieu de naissance ou y envoyer un membre de leur famille pour l’obtenir.
«Le processus de numérisation de l’ensemble de l’état civil est en cours pour tout le Maroc après une expérience ilote, menée à Casablanca, sur 4,5 millions d’actes», souligne Omar Lamrini. «Le processus est très difficile. En attendant, nous reprenons l’expérience portugaise : à défaut d’informatiser les prestations, on va mettre en place la commande en ligne», modère Khalid Zouheir. Derrière l’écran, la procédure administrative reste manuelle.
Pour l’heure, le déplacement au consulat, sinon au Maroc même, est donc encore une évidence. Certaines pièces, jugées sensibles par la Direction Générale de la Sécurité Nationale (DGSN), comme la Carte Nationale d’Identité, exigent le déplacement de la personne. «Quand il sera possible de prouver son identité en ligne, il ne era plus nécessaire de se déplacer», estime Oumar Lamrini.
En attendant, la DGSN exige encore, élément plus problématique pour le e-gouvernement, que les procédures restent pour l’essentiel matérielles. «La DGSN pose des difficultés car, pour elle, la sécurité prime sur tout. Jusqu’ici elle refuse la prise des empreintes électroniques, l’envoi des documents via le web ...», explique Khalid Zouheir. Cette prédilection pour les procédures matérielles entraîne des erreurs grossières : «on a des problèmes d’acheminement des cartes. Celles qui sont destinées à l’Espagne peuvent arriver à Milan, par exemple», soupire Khalid Zouheir.
La mise en place progressive de tous les services du e-consulat s’explique aussi par les nombreuses réformes de procédure qui ont dû être réalisées en amont. «Nous avons dû mettre sur pieds le passeport biométrique, le visa sécurisé, la numérisation de tout l’état civil consulaire... C’étaient tous des pré-requis», détaille l’ingénieur chargé de la modernisation des affaires consulaires.
Cet article a été précédemment publié sur Yabiladi Mag n°6