MRE d'Italie : Une population récente et vulnérable

Le nombre de Marocains résidant en Italie a considérablement augmenté en un laps de temps réduit, a souligné le ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l’étranger (CMRE), Mohamed Ameur, lors d’une réunion à Milan, dimanche 24 avril, rapporte la MAP. Selon une étude réalisée par l’Institut national italien de statistique (ISTAT), publiée en décembre 2010, l’Italie compte 459 529 ressortissants marocains. La Lombardie, au Nord de l’Italie, abrite, à elle seule, 104 606 natifs du royaume alaouite.

Difficultés économiques

Si les Marocains sont considérés aujourd’hui comme la troisième communauté étrangère la plus importante par le nombre, il n’en a pas toujours été ainsi. Les Marocains ont commencé à immigrer de manière régulière en Italie, il ya seulement une vingtaine d'année. Le besoin d’accompagnement est d’autant plus important que le contexte de crise actuel a plongé une partie de ces Marocains dans une certaine vulnérabilité sociale et économique.

Les Marocains font face au licenciement suite aux difficultés des entreprises. Même si, comme le souligne M. Jamal Azouaoui, chargé de communication au ministère de la CMRE, «le licenciement ne concerne pas uniquement les Marocains, mais tous les immigrés : quand il faut licencier, se sont les immigrés qui y passent  les premiers».

Et sociales

Selon l’étude de l’ISTAT, «les problèmes à affronter sont encore nombreux. Ils concernent : le regroupement familial des femmes et des enfants mineurs, l’intégration dans la vie scolaire des enfants, la connaissance de la culture d’origine pour les plus jeunes et le maintien de la pratique de la langue arabe, la représentativité politique». Les droits de la femme mariée sont encore bafoués par un mari qui estime souvent qu’il lui «accorde une faveur en accomplissant le regroupement familial».

De plus, les enfants qui dépassent le stade de l’instruction publique obligatoire, pour accéder aux lycées, sont très peu nombreux. Les raisons en sont multiples. Il arrive que leurs parents les mettent en apprentissage en usine, sans formation professionnelle. D’autres sont simplement abandonnés à eux-mêmes avec tous les risques de crise d’identité, de déviance, d’exploitation. Mercredi 20 avril, par exemple, un jeune adolescent de 16 a ainsi été arrêté par la police à Turin, pour vol à l’arme blanche dans une épicer, selon le quotidien italien La Republica. La délinquance de jeunes adolescents témoigne ainsi des grandes difficultés que connaît la cellule familale