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Tribune

Edito : Valeurs et traditions [Magazine]

Les valeurs et les traditions sont des éléments importants pour les peuples. Tant qu’elles vont dans le sens de l’Etat de droit et de la justice, elles peuvent même servir de ciment aux fondements d’une nation. Celles qui sont  plus liées au culturel, au terroir ou au folklore, dans la mesure où elles ne sont pas incompatibles avec ce même  Etat de droit, restent importantes pour l’identité de la France, un peu comme ces rides qui marquent votre visage  comme autant de traces de votre passé, de votre histoire. Par contre, invoquer les valeurs et les traditions pour  créer une nouvelle jurisprudence, pour glisser en douce un avenant au contrat, au pacte républicain, est un  sacré  coup de lame de rasoir sur le visage de Marianne.

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Comment un Etat séculier peut-il évoquer la tradition ou la  culture judéo-chrétienne («judéo» étant là pour se donner bonne conscience) pour justifier l’immixtion du religieux dans le politique ? Car c’est bien de cela dont il s’agit. Sous couvert de défense de la laïcité et du vivre  ensemble, le retour du religieux s’annonce, comme en réaction à la présence croissante de l’islam en France. Alors qu’il suffit de continuer sur la voie de l’Etat de droit séculier pour éviter tout dérapage religieux, toute injustice à l’égard d’une communauté, les politiques, au paroxysme de l’hypocrisie, sont prêts à employer n’importe quel argument fallacieux pour justifier leurs assauts contre la laïcité.

N’avez-vous pas observé le glissement sémantique de ces dernières années ? En France, Etat laïc, la religion est une affaire personnelle. Tout le monde peut s’entendre sur ce postulat fondateur. Pourtant, désormais, nous entendons : «la religion est  une affaire privée». Beaucoup estimeront que la signification est identique. En réalité, cette permutation entre «personnelle» et «privée» est lourde de sens. Les intentions sont claires : préparer subtilement l’opinion publique à valider l’incompatibilité de la religion avec l’espace public.

Si la religion est bien une affaire  personnelle, en quoi est-elle incompatible avec l’espace public ? L’Etat ne doit privilégier aucune religion à une  autre et les fonctionnaires ne peuvent afficher un signe religieux : tout le monde en conviendra. Par contre,  obliger les usagers à laisser à la porte de leur mairie, tout signe religieux (foulard, voile intégral, crucifix, étoile de David, main de Fatma...), c’est le début des lois d’exception. Le plus dramatique : tous les chantres de la  néo-laïcité revêtent le costume des défenseurs du vivre ensemble tout en stigmatisant les Français de confession musulmane. Depuis le débat sur le voile, la société française est tout sauf apaisée. Comment détruire en  quelques années ce qui avait été construit en plus d’un siècle !

Cet éditorial a été précédemment publié dans Yabiladi Mag °6

C'est quoi, la France?
Auteur : Delicata
Date : le 20 avril 2011 à 18h00
Je remarque que chacun se saisit de cette notion de laïcité pour y mettre ce qui l'arrange. Sachez qu'en France, la notion d'espace public est entendue d'une certaine façon. Il est très difficile pour beaucoup de Français de croiser dans leur vie quotidienne des femmes qui portent le foulard ou bien des vêtements très couvrants. En France, on se regarde, on est sensibles à l'apparence, on aime plaire et il faut bien avouer que croiser ces femmes empaquetées... c'est assez pénible et tout à fait laid!
La femme française, surtout en ce printemps précoce, c'est la petite robe légère, une séduction discrète... Les niqabs et autre hijeb, c'est lourd! Ces femmes empaquetées, quelle manque de discrétion, elles attirent le regard. Si elles recherchent la modestie, c'est raté!
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