Les jeunes du Mouvement du 20 février ne baissent pas la garde. Ils étaient encore à l’œuvre ce week-end en faisant sortir des milliers de manifestants dans quelques régions du Maroc. En plus de Casablanca, des protestataires ont battu le macadam à Marrakech, Oujda, ainsi qu’à Salé et à Settat, où un sit-in a réuni environ 300 personnes selon la MAP.
Abrogation de l’article 19
Dans la capitale économique, ils étaient entre 2500 (selon la police) et 10 000 (selon les organisateurs) à scander divers slogans exigeant des réformes politiques profondes. Les mêmes slogans qui reviennent depuis le 20 février, lors de la première journée de manifestations qu’a connu le Maroc depuis le début des révoltes dans le monde arabe : «Le peuple demande le changement», «non à la corruption, clientélisme et favoritisme», «dignité, liberté et justice sociale» ou encore «démission du gouvernement et dissolution du parlement».
Mais, les consultations en cours pour les réformes constitutionnelles se sont également invitées sur les pancartes et banderoles des manifestants. Certains laissaient entendre des «nous voulons un Maroc nouveau et une nouvelle constitution», alors que d’autres critiquaient et demandaient l’abrogation de l’article 19 de la constitution. Ce dernier confère au roi son statut religieux d’ «Amir Al Mouminine» (Commandeur des croyants).
Manifestation à Casablanca, dimanche 3 avril 2011
Rencontre «informelle» avec la Commission de Menouni
Leurs revendications, les jeunes du 20 février auront bientôt l’occasion de les répéter devant les membres de la Commission consultative de révision de la constitution. En effet, celle-ci commence déjà à préparer le terrain pour une prochaine rencontre «informelle» avec le Mouvement, nous confie un de ses jeunes membres, qui souhaite garder l’anonymat. Ce membre reconnait pourtant déjà que la tâche ne risque pas d’être facile, vu le manque de convergence actuelle sur cette question au niveau du Mouvement.
Divers slogans scandés à Casablanca (3 avril 2011)