Le Maroc était l’un des 7 (selon l’AFP) ou 8 pays (selon Belga) membres de la Ligue Arabe présents à la Conférence de Londres pour la Libye, lundi 29 mars. Si sa présence était par elle-même significative du soutien du Maroc à la résolution de l’ONU et aux frappes de la coalition, il n’est pas question, toutefois, pour le Maroc, d’aller plus loin. Taïb Fassi Fihri, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a déclaré à la MAP que «la contribution du Maroc à la mise en œuvre de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité sur la Libye se focalisera exclusivement sur les opérations à caractère strictement humanitaire ainsi que sur la réussite du processus de transition démocratique».
Le ministre marocain a même insisté : « Cette préoccupation humanitaire constante n'a d'égal que le souci permanent du Maroc de préserver l'intégrité territoriale et l'unité nationale de la Libye et de s'opposer fermement à toute présence étrangère illégale ou occupation étrangère de ce pays maghrébin frère.»
La Ligue Arabe et l’UA très réservés
La rencontre de Londres, venue concrétiser le «Groupe de contact» politique en Lybie, a été affaiblie dans son action et sa crédibilité par le très faible soutien de la Ligue Arabe et l’absence de l’Union Africaine. La Ligue a signé la résolution de l’ONU autorisant les frappes militaires, mais l’absence de 17 ou 16 des 24 pays membres de la Ligue témoigne de leurs fortes réserves.
Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, a décliné l’invitation. Il s’est fait représenter par un simple ambassadeur comme plusieurs pays membres présents à la conférence. Le Maroc, le Quatar - qui pourrait accueillir en avril, la prochaine réunion du Groupe de contact - et les Emirats arabes unis ont, eux, envoyé leurs ministres des Affaires étrangères
L’Union Africaine, pourtant annoncée en début de semaine, n’a pas été représentée à la Conférence. «N'oublions pas que l'Afrique du sud, le Nigeria et le Gabon ont approuvé la résolution» de l'ONU, a tenu à rappeler le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere.
Concrétisation minces
Autre absent, le Conseil National de Transition (CNT) de Libye, luttant contre le régime du colonel Kadhafi, n’a pas été autorisé à participer ni assister aux réunions. Ahmad Jibril, qui représente le CNT à l'étranger, a cependant multiplié les rencontres en marge du sommet avec les chefs de la diplomatie internationale : Hillary Clinton, Alain Juppé, Guido Westerwelle, et William Hague.
La Conférence de Londres a, dans les faits, essentiellement permis la concrétisation du «Groupe de contact» politique sur la Libye. Les objectifs annoncés par David Cameron, le Premier ministre britannique, étaient : « réaffirmer notre engagement envers la résolution de l'ONU» autorisant l'intervention militaire pour protéger les civils libyens, «accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire» et «aider la population libyenne à définir son avenir».
Concrètement, Washington a annoncé l'envoi d'un diplomate, Chris Stevens, à Benghazi, fief de la rébellion dans l'est de la Libye. La France a aussi décidé de nommer un ambassadeur, Antoine Siva. Il serait en passe de prendre ses fonctions.