La décennie de recours judicaires entre l’association «La mosquée de Marseille» et la mairie de la cité phocéenne vient de s’achever : le tribunal administratif de Marseille a finalement donné raison à la municipalité, informe 20 minutes. Le bail signé en 2007 pour construire l’édifice a été définitivement résilié.
«Une reprise des relations contractuelles à titre provisoire (entre l'association et la mairie de Marseille) serait, dans les circonstances de l'espèce, de nature à porter une atteinte excessive à l'intérêt général», estime le juge dans son ordonnance relayée par La Provence.
L’instance juridictionnelle a également rappelé l'état de délabrement du site, ajoutant que l'association n'a pas payé ses loyers en 2015. Celle-ci est ainsi débitrice de plus de 62 259 euros. «La matérialité de l'ensemble des faits reprochés à l'association n'apparaît pas sérieusement contestable», poursuit le juge.
«300 000 dont 10 à 20% de pratiquants» à Marseille
En 2007, la municipalité de la deuxième ville de France avait approuvé un bail de 50 ans pour un terrain de 8 000 mètres carrés sur le site d’anciens abattoirs, dans le 15e arrondissement, rappelle l’Express. En 2010, la première pierre avait été posée. Une arche avait ensuite été construite mais la mosquée n'a jamais vu le jour.
«On a imposé un budget 5 étoiles à cette association qui n'en a pas les moyens», a défendu Me Benoît Candon, l’avocat de l’association. Le budget de la construction aurait doublé selon lui, passant ainsi «de 8,4 à 22 millions d’euros».
Ce dernier soutient également le projet de construction du lieu de culte pour une ville qui compte un tiers de musulmans. Les fidèles seraient au nombre de «300 000 dont 10 à 20% de pratiquants, soit 411 personnes dans les 73 mosquées». L’avocat d’ajouter : «Sans grande mosquée, on génère la multiplication des petites mosquées» avec des «imams autoproclamés» et «hors de contrôle».
Du côté de la municipalité, on estime que «les conditions de la résiliation sanction sont remplies, le permis de construire est caduc». L’avocat de la mairie de Marseille, Me François Rosenfeld déplore un procès «mal venu» contre l’édile de la ville Jean-Claude Gaudin, lequel a «soutenu ce projet depuis l’origine». Le maire s’engage à faciliter d’autres projets, «si un jour la communauté musulmane veut ériger une grande mosquée».