L’Union européenne (UE) espère une reprise rapide des négociations avec le Maroc sur la conclusion d'un protocole de libre-échange plus élargi que l’accord d’association. Les négociations sont suspendues depuis le 25 février 2016 suite à une décision de Rabat, en réaction à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 10 décembre 2015, excluant les produits du Sahara occidental de l’accord de 2012.
A cet effet, la possibilité de tenir des réunions de haut niveau entre les responsables des deux parties durant les prochains mois est sérieusement envisagée, a fait savoir Nicholas Westcott. Le directeur de la section Afrique du Nord et Moyen-Orient au sein du Service européen d’action extérieur se prononçait devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen, rapporte l’agence Europa Press.
Le haut fonctionnaire a émis le souhait que le verdict de la CJUE, émis le 21 décembre, puisse relancer le processus des consultations avec les Marocains, soulignant que les Vingt-Sept ambitionnent d’établir des relations «chaleureuses, amicales et productives» avec le royaume.
«Le Maroc est l’interlocuteur privilégié de l’UE»
Devant les eurodéputés, il a également souligné que l’accord agricole de 2012 «est toujours en vigueur». Néanmoins, l’UE est appelée à prendre en considération la teneur du verdict de la CJUE. «Nous devons nous entendre sur ses répercussions et y apporter des réponses», a-t-il précisé. Au passage, Nicholas Westcott a qualifié la décision de «compliquée».
Pour rappel, la juridiction, même si elle a ôté au Polisario toute prétention de représenter «le peuple sahraoui», a «conclu que l’accord de libéralisation ne s’applique pas au territoire du Sahara occidental».
Par ailleurs, en réponse à des interventions de certains eurodéputés pro-Polisario suggérant à Bruxelles de dialoguer directement avec la direction du Front de la présence de sociétés européennes dans la province, Nicholas Wescott a répliqué que le «Maroc est l’interlocuteur privilégié de l’UE» pour résoudre tous les problèmes. Fin décembre, l’avocat du mouvement séparatiste avait invité les entreprises des Vingt-Sept au Sahara à négocier avec son client ou à quitter le territoire.