A moins de trois semaines de la tenue du 28e sommet de l’Union africaine, la Guinée tente de rassurer l’Algérie. Pour ce faire, Conakry a envoyé son ministre d'Etat et ministre de la Sécurité et de la protection civile, Abdoul Kabèlè Camara, à la rencontre des responsables algériens.
Sa mission se résume à dissiper toutes les réserves des Algériens quant à la proximité réelle du chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé avec le Maroc, alors que ce dernier est le candidat favori de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEA) pour succéder au Tchadien Idriss Déby à la présidence tournante de l’organisation panafricaine.
Pour rappel, la CEDEAO avait entériné en décembre, à l’occasion d’une réunion à Abuja, au Nigéria, le choix d’Alpha Condé pour la candidature à la présidence de l’UA. Un poste qui revient en 2017 tout naturellement au groupe de la CEDEAO, puisqu'en 2016, c’était au tour de l’Afrique centrale.
Condé tend la main aux Algériens
Une désignation qui avait fait grincer des dents en Algérie. L’hebdomadaire Jeune Afrique a révélé par ailleurs que les Algériens ont vainement tenté, en coulisse, de convaincre le chef de l’Etat du Niger, Mahamadou Issoufou de briser l’unité de la CEDEAO en se portant candidat contre Alpha Condé. Ce dernier, qui souhaite visiblement commencer son mandat dans le calme et l’unité, a choisi de tendre la main aux Algériens.
Son émissaire n'a pas manqué de couvrir d’éloges ses hôtes. Dès son arrivée, Abdoul Kabèlè Camara a affirmé devant les journalistes que l'Algérie est «un grand pays où nous pouvons beaucoup apprendre des autorités, surtout dans ce monde assez troublé». Des propos largement relayés par les médias officiels.
Le ministre guinéen s’est entretenu, hier soir, avec le chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a également assisté à la réunion. Le prochain sommet de l’Union africaine a été au cœur des discussions, rapporte l’APS.