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Grand Angle

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères dresse un réquisitoire contre la présence marocaine au Sahara

A trois semaines du sommet de l’Union africaine, prévu les 30 et 31 janvier dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba, le chef du Polisario est attendu en Afrique du Sud. Pretoria, dirigée au moins pendant les trois années à venir par l’ANC de Jacob Zuma, est un fervent allié du Front. En témoigne la tribune de sa ministre des Affaires étrangères.

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La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane. / DR
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Le chef du Polisario effectuera une visite officielle en Afrique du Sud cette fin de semaine. L’annonce a été faite par la ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, dans une tribune publiée par le média sud-africain Daily Maverick. Ce déplacement est le premier du genre pour Brahim Ghali au pays de Jacob Zuma, depuis son «élection» en juillet 2016 à la tête du Front.

La cheffe de la diplomatie a défendu l’engagement de son pays au côté du mouvement séparatiste, rappelant la reconnaissance, par l'Afrique du Sud en 2004, de la «RASD» et qualifiant la présence marocaine au Sahara d’«occupation». La ministre a émis le vœu que les Nations unies parviennent à organiser un «referendum d’autodétermination du peuple sahraoui».

Elle a également souligné que l’«Afrique a la responsabilité morale et politique de contribuer à la solution des conflits sur le continent et doit jouer le rôle de leadership dans les efforts internationaux concernant les conflits en Afrique».

Un changement escompté en 2019

Mme Mashabane, assumant parfaitement son rôle d’avocate du Polisario, a invité la communauté internationale à se montrer plus généreuse avec les habitants des camps de Tindouf par l’envoi massif de dons humanitaires. Elle les a d’ailleurs qualifiés de «réfugiés» alors qu’ils sont privés, et par l’Algérie et par la direction du Front, avec la complicité passive du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), des avantages qu’offre ce statut, conformément à la convention de Genève.

La ministre, se faisant l’écho des positions du Polisario, a appelé à mettre un terme aux «exploitations illégales des ressources naturelles du Sahara occidental occupé». Et de conclure sa tribune en réclamant un élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans la province.

Le texte de la ministre des Affaires étrangères montre combien il est difficile pour le royaume de modifier les positions de l’Afrique du Sud sur la question du Sahara. Le Maroc doit prendre son mal en patience et espérer une défaite du Congrès national africain (ANC), le parti de Jacob Zuma, aux législatives de 2019. Les résultats des communales d’août 2016 se sont soldés par la perte de la formation du président sud-africain de plusieurs grandes villes, telles Johannesburg, Port Elizabeth et Nelson Mandela Bay, au profit de la force politique montante, l’Alliance démocratique.

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