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Grand Angle

Maroc/Mauritanie : 2017 sera-t-elle l’année de la normalisation ?

Les relations entre le Maroc et la Mauritanie s’annoncent sous de meilleurs auspices. Le rapprochement, amorcé cette semaine, nécessite un suivi particulier pour assurer les conditions d’une réelle normalisation.

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Abdelilah Benkirane et Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération. / Ph. Agence mauritanienne d'informations
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2017 sera-t-elle l’année de la normalisation des relations entre le Maroc et la Mauritanie ? Des signaux en provenance des deux voisins plaident pour un réchauffement après plus de quatre années de tension. Avant les déclarations de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie», une conversation téléphonique entre le roi Mohammed VI et le président Mohamed Ould Abdelaziz était impossible. Rabat et Nouakchott ont même frôlé la rupture.

Désormais, une évolution est enregistrée. Le dialogue amorcé cette semaine pourrait se conclure sur la nomination d’un nouvel ambassadeur mauritanien à Rabat. Un média local, proche du pouvoir, a même avancé le nom de Mohamed Ould Bah, qui assume les fonctions de conseiller spécial du président. Autrement dit, c’est un homme du sérail.

Son éventuelle nomination pourrait être officialisée lors du prochain conseil des ministres, prévu début janvier. Actuellement, le chef de l’Etat et son gouvernement passent deux semaines de vacances. D’ailleurs, Abdelilah Benkirane et Nasser Bourita ont rencontré Ould Abdelaziz à Zouirate, le lieu de sa villégiature, et non à Nouakchott.

Relancer la Haute commission mixte, en rade depuis plus de trois ans

Une fois ce premier pas accompli, il devrait être suivi par la relance de la Haute commission mixte. Le président aurait donné son accord à sa reprise après plus de trois années d’hibernation. La dernière en date - la septième - remonte à 2013 à Nouakchott. En novembre 2014, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar, alors en visite officielle en Mauritanie, avait annoncé à la presse que les deux parties préparaient la huitième réunion de la commission mixte. Depuis, sous le poids des graves divergences, le rendez-vous a été complètement oublié.

Par ailleurs, un déplacement royal en Mauritanie serait de nature à consolider le rapprochement maroco-mauritanien. S’il était effectué avant la tenue du prochain sommet de l’Union africaine (UA), prévu les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba, cela permettrait au royaume de glaner une voix de plus en faveur de sa demande d’adhésion à sa «famille institutionnelle». Le projet de la visite et la réunion de ladite commission mixte auraient figuré sur l'agenda de Nasser Bourita.

Une normalisation avec le voisin du sud serait l’occasion pour le roi Mohammed VI de jouer une médiation entre Dakar et Nouakchott. Et pour cause, les divergences sont si criantes entre les deux riverains du fleuve Sénégal, notamment sur les dossiers des pécheurs et des bergers. Pour mémoire, Hassan II avait endossé le même rôle lors des événements sanglants d’avril 1989 entre la Mauritanie et la Sénégal.

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