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Grand Angle

Critiqué de toutes parts, est-ce la fin politique de Hamid Chabat qui se prépare ?

Depuis la publication lundi 27 décembre du communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, Hamid Chabat ne cesse de prendre des coups, d'abord sur la «marocanité de la Mauritanie» et ensuite sur la participation de son parti au gouvernement Benkirane I.

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Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal. / Ph. Le 360
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La polémique sur la «marocanité de la Mauritanie» lancée par Hamid Chabat a-t-elle sonné le glas de la carrière politique de ce dernier ? Le secrétaire général de l’Istiqlal est la cible de plusieurs attaques, y compris en provenance de sa propre famille politique. Abbas El Fassi est l’un d’eux. L’ancien Premier ministre a fait savoir, dans une mise au point relayée mardi par l’agence officielle MAP, qu’il n’a pas apprécié que son successeur l’accuse ouvertement d’avoir mal négocié la participation du parti de la Balance au gouvernement Benkirane I.

Samedi 26 décembre à Rabat, à l’occasion d’une réunion du syndicat de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Hamid Chabat est revenu sur les négociations ayant conduit à la formation du premier cabinet dirigé par un parti islamiste au Maroc, précisant que le comité exécutif de l’Istiqlal avait exigé d’obtenir «le ministère de l’Equipement et du transport» et «d’autres secteurs importants».

«Nous avions convenu que si ces conditions n’étaient pas remplies, nous ne ferions pas partie du gouvernement», a-t-il dit. Des conditions visiblement omises par Abbas El Fassi suite à une intervention des conseillers du roi Mohammed VI, Fouad Ali El Himma et Feue Zoulikha Nasri. Ils «lui avaient remis la liste des ministres du Parti de l’Istiqlal», a souligné l’actuel chef de file de l’Istiqlal.

Le gouvernement très critique vis-à-vis de Chabat

Une version des faits qu’Abbas El Fassi conteste. Il va même jusqu’à qualifier de «faux et infondés» les propos de Hamid Chabat, lesquels «n’affecteront en rien» sa crédibilité «ni celle de Fouad Ali El Himma et de Feue Zoulikha Nasri». L’ancien Premier ministre a conclu par une riposte sur le retrait de l’Istiqlal de Benkirane I.

«C’était incompréhensible pour les militants et l’opinion publique. Le parti a payé cher son retrait du gouvernement, comme l’ont prouvé les résultats des dernières élections communales et législatives.»

Le même jour, c’est au tour du gouvernement d’expédition des Affaires courantes de pointer du doigt les déclarations de Hamid Chabat sur «la marocanité de la Mauritanie». A l’issue d’un conseil urgent, l’exécutif a apporté son «soutien total à toutes les mesures prises par le roi pour remédier aux répercussions des dernières déclarations au sujet de la Mauritanie sœur», a indiqué Bassima Hakkaoui lors d'un point de presse. Des critiques exprimées par la ministre du Parti de la justice et du développement (PJD) sur un ton modéré alors que celui du département des Affaires étrangères et de la coopération a été très virulent.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le Mouvement populaire (MP) s’est ajouté à la liste des voix dénonçant les déclarations de Hamid Chabat sur le voisin du Sud. Face à ce déluge de réprobations, des Istiqlaliens ont commencé, via les réseaux sociaux, à appeler à la démission de leur secrétaire général.

Pour le moment, ce dernier s’accroche à son poste. Il a même ordonné à ses fidèles au sein de la jeunesse du PI d’organiser ce mercredi un sit-in devant le siège du ministère des Affaires étrangères. Serait-ce un baroud d’honneur avant de capituler ?

Le PI doit tenir son prochain congrès au début du printemps. Un rendez-vous préparé par un comité dirigé par Abdellah Bekkali, un autre partisan de Hamid Chabat.

Article modifié le 2016/12/28 à 13h19

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