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Grand Angle

La Mauritanie menace d’autoriser l’ouverture d’une « ambassade » de la « RASD » à Nouakchott

La Mauritanie par la voie, d’ «une source diplomatique» menace d’accéder à la demande du Polisario d’ouvrir une «ambassade» à Nouakchott. Un tel acte ne serait pas une surprise, le voisin du sud reconnait la «RASD» depuis la signature des accords d’Alger d’août 1979.

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Mohamed Ould Abdel Aziz, président de la Mauritanie / Ph. Lintao Zhang - AFP
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La Mauritanie brandi de nouveau la menace d’autoriser l’ouverture d’une «ambassade» du Polisario à Nouakchott. Cette fois, c’est une «source diplomatique haut placée» qui aurait transmis le message à un site d'information local, et ce, en réaction à des «provocations médiatique et politique» du Maroc. Allusion directe aux propos de Hamid Chabat sur la marocanité de la Mauritanie.

Et d’expliquer que son gouvernement n’a pas apprécié que Rabat soit une terre d’accueil des opposants au régime d’Ould Abdel Aziz, citant le cas d’Al Mostapha Ould Imam Chafaï. La même source affirme qu’ «aucun obstacle juridique n’empêche» son pays de passer à l’acte.

La Mauritanie reconnait la «RASD» depuis 1979

Le voisin du sud reconnait la «RASD», conformément aux accords d’Alger du 5 août 1979, en vertu desquelles, la Mauritanie s’était retirée du traité de Madrid du 14 novembre 1976 et ordonné à son armée de céder la province de Oued Eddahab aux milices du Polisario. A l’époque, Nouakchott était dirigée par Khouna Ould Haidallah, le chef du Conseil militaire du salut national, instance qui réunissait 14 hauts gradés de l’armée. Néanmoins, les militaires qui se sont succédés au pouvoir n’ont jamais opérationnalisé cette reconnaissance par un échange officiel d’ambassadeurs.

En effet, Mohamed Ould Abdel Aziz hésite encore à prendre une telle initiative. Cette année, il a même refusé d’accéder aux demandes émanant d’émissaires du Polisario. Le président ne souhaite pas rompre définitivement ses relations avec le royaume, car cela le rendrait otage des orientations politiques algériennes. Mais une levée des dernières réserves de l’homme fort du pays reste toujours possible. D’autant qu’il a déjà autorisé des membres du Front avec leurs armes légères et à bord de quelques véhicules militaires de fouler la plage de Lagouira. Brahim Ghali et son «ministre de la Défense», Abdellahi Lehbib Bellal, ont même eu droit à une séance de photos souvenirs.

On est loin de voir le bout du tunnel dans les relations maroco-mauritaniennes. L’impasse, qui dure depuis plus de trois ans, risque de se prolonger au vu des signaux négatifs envoyés de part et d'autres.

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