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Grand Angle  

Blocage au gouvernement : « Je ne vais pas solliciter un arbitrage royal », affirme Benkirane

Après plus de 70 jours, le Maroc est toujours sans gouvernement. A l’occasion d’une réunion interne de son parti, organisée dimanche, Abdelilah Benkirane a exprimé son refus de solliciter une intervention du roi pour dépasser le blocage.

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Le secrétaire général du PJD et chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane. /DR
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Abdelilah Benkirane s’accroche à la présidence du prochain gouvernement. «La Constitution est claire. Le chef de l’exécutif est désigné du parti arrivé premier aux élections et (…) le roi m’a nommé chef du gouvernement (…) Il n’y a pas autre possibilité s’ils respectent la volonté des citoyens», a indiqué le chef de file du Parti de la justice et du développement (PJD), dimanche, à l’occasion de la réunion interne organisée par le Conseil de la région Rabat-Salé-Kenitra du parti de la Lampe.

«Nous mettons en place des Constitutions et des lois et ensuite surgissent des comportements qui alimente le doute», a-t-il ajouté. «Est-ce que le vote du citoyen a-t-il de la valeur? Est-ce que le citoyen a-t-il le droit de gérer son pays ou non ?», s’est interrogé Abdelilah Benkirane.  

 «Au départ, tous les partis étaient pour la participation»

Insister sur le rôle des électeurs est, d’ailleurs, son arme favorite. Abdelilah Benkirane sait parfaitement que sur ce terrain, il a une longueur d’avance sur ces principaux adversaires, les déclarés et ceux tapis dans l’ombre. Ce soutien des électeurs qui prennent part aux processus électoraux, a-t-il rappelé, s'est traduit par les bons résultats remportés par sa formation lors des scrutins du 4 septembre 2015 et les législatives du 7 octobre 2016. «Le peuple aime le PJD», a-t-il reconnu.

Le secrétaire général du parti de la Lampe a, encore une fois, défendu sa détermination à intégrer le Parti de l’Istiqlal (PI) dans le projet de la coalition gouvernementale. «Il ne s’agit pas de Hamid Chabat mais de l’Istiqlal. Le grand parti d’Allal El Fassi», a-t-il dit. Le PJDiste a révélé que le numéro un du PI lui a exprimé sa disposition à l’appuyer «sans aucune contrepartie». «Nous avons décidé de vous soutenir», aurait assuré le patron du parti de la Balance au chef de file du PJD.

Durant ladite rencontre, Abdelilah Benkirane a également rejeté publiquement les conditions du président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, dont celle de mettre à l’écart l’Istiqlal du projet de la coalition gouvernementale. Le secrétaire général du PJD s’est dit, par ailleurs, surpris des revirements de positions de certains chefs de partis «alors qu’au début, ils étaient presque tous d’accords à participer au gouvernement». Il a cité devant ses «frères» les cas des secrétaires généraux de l’Union constitutionnelle (UC), du Mouvement populaire (MP) et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP).

Et Abdelilah Benkirane de trancher sur l’arbitrage royale. «Je ne vais pas solliciter un arbitrage du roi. Le roi arbitre entre les institutions et non entre les partis. Il faut que les formations assument leurs responsabilités», a-t-il estimé, avant de conclure par exprimer son refus de l’option d’un retour aux urnes.

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