Menu

Grand Angle

Sécurité en Afrique : Le Maroc s’engage à combattre le groupe Boko-Haram

Le Maroc s’engage, aux côtés du Nigéria et des autres pays du bassin du lac du Tchad, à combattre le groupe Boko-Haram. Un engagement qui risque de brouiller les cartes de certains Etats de la région.

Publié
Boko Haram s'active au sud du Sahel / DR
Temps de lecture: 2'

Le volet sécuritaire s'invite à l'offensive diplomatique et économique du maroc en Afrique. Rabat entend être un acteur actif dans le combat contre le groupe Boko-Haram, l’antenne de Daesh en Afrique sub-saharienne. Un engagement officialisé dans le communiqué conjoint publié à l’issue de la visite du roi Mohammed VI au Nigéria.

«Sa Majesté le Roi Mohammed VI a salué le leadership du Nigéria en Afrique de l'Ouest et dans l’ensemble de l’Afrique. Le Roi a également félicité le Président Muhammadu Buhari pour les succès enregistrés dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram, et a promis le soutien total et actif du Royaume du Maroc au Nigeria dans ses efforts d’éradication des activités terroristes de Boko Haram au Nigéria et dans ses pays voisins du bassin du lac Tchad».

Une détermination qui inquiète certains acteurs régionaux

Une volonté qui pourrait brouiller les cartes de certains Etat de la région. Par exemple le Tchad, pays d’Idriss Déby, fort de son armée aguerrie par rapport aux autres Etats de la région (le Nigéria le Niger et le Cameroun), se considère comme un rempart contre Boko Haram. N’Djamena ne souhaite pas l'arrivée d'un concurrent, de la taille du Maroc, dans son espace vital.

D'ailleurs, les relations entre le Tchad et le Maroc sont plutôt froides. Rabat n’a pas dépêché de délégation officielle à la cérémonie d’investiture, en août, du président Déby pour un cinquième mandat. Le royaume ne cache pas son appui à la candidature du sénégalais Abdoulay Bathily à la présidence de la commission de l’Union africaine alors que Driss Déby a présenté son ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mohamet, pour prétendre succéder à la Sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Hier, il était d'ailleurs à Alger pour solliciter l’appui des Algériens.

L’officialisation de l’engagement marocain dans la guerre contre Boko Haram n’est que le dernier épisode de la présence de ses services de sécurité en Afrique de l’Ouest. Ainsi Rabat a proposé des armes au Niger en vue de faire face aux incursions de l’antenne de Daesh. Le Maroc a également accepté de former les cadres de l’armée togolaise, un autre membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest menacé. Sans oublier la coopération des services de contrespionnage avec leurs homologues de Côte d’Ivoire, Burkina Faso et du Gabon dans la lutte contre les groupes extrémistes.

Le prochain sommet France-Afrique, prévu en janvier à Bamako, devra donner l’occasion aux Marocains de réitérer leur offre pour combattre tous les entités  jihadistes qui s’activent au Sahel et dans le reste du continent. Les revers subis par l'antenne de Daesh en Libye, notamment à Syrte, devraient la contraindre à se replier au Sud et à l'Ouest. 

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com