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Interview  

« The Tberguig » d’Asmaa El Arabi, un nouveau visage de l’humour 2.0

Asmaa El Arabi, journaliste freelance, est aussi une humoriste en herbe qui a fait des réseaux sociaux sa scène. A l’origine de l’humour virtuel qu’elle pratique, un grand intérêt pour les lettres.

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Asmaa El Arabi, journaliste freelance, est aussi une humoriste en herbe qui a fait des réseaux sociaux sa scène. A l’origine de l’humour virtuel qu’elle pratique, un grand intérêt pour les lettres. / Ph. The Sartorialist
Temps de lecture: 2'

Cette étudiante de 24 ans installée à Paris, à l’origine de «The Tberguig», se confie à Yabiladi : «Je ne suis pas journaliste de formation, mais j’ai formé ma plume au fil de ma passion pour l’écriture.» Le rêve de cette Casablancaise, qui s'inspire des endroits où elle a vécu, n’est pas «tout à fait» de faire du stand up mais plutôt d’écrire un spectacle où tous ses personnages se rencontreraient.

«Entre un journalisme illisible et une littérature qui n'est plus lue comme dirait l'autre, ‘The Tberguig’, inspiré par tous, expiré par les lettres», lit-on dans votre bio. Dites-nous en plus.

J’écris depuis mon plus jeune âge en mêlant cette sincère affection pour la littérature à mon attrait naturel pour l’humour. J’ai commencé par écrire des articles à cheval entre l’ironie et la légèreté sur des sujets sociétaux propres au Maroc. Ils ont été publiés pour la première fois dans «La Nouvelle Tribune». A partir de là, j’ai continué à écrire pour d’autres magazines. Je réalise aujourd’hui des vidéos dans cette même cohérence avec toujours l’écriture comme fil conducteur de mes messages.

L'humour en ligne, est-ce uniquement un hobby ?

Un quotidien, je dirai. Je suis très active sur Snapchat qui me permet de jongler entre cinq à sept personnages dans la même journée. C’est également ce que je suis dans ma vie : observatrice de toute la diversité humaine qui nous entoure. On apprend tout de soi en observant les autres.

Comment avez-vous commencé à faire des vidéos ? Un besoin de tourner la société en dérision ?

Dérision, ce n’est peut être pas le mot. J’ai vraiment beaucoup d’affection pour les personnages que je joue. Ils sont inspirés de personnalités attachantes car faillibles, que j’ai croisées dans ma vie. Je crois que chacun a son rôle à jouer dans ce théâtre à ciel ouvert qu’est la vie, le but est de voir les choses par le prisme de la légèreté. Tout est relatif ; c’est ainsi qu’on vit mieux.

Quels sujets vous inspirent pour faire les vidéos du «Tberguig» ?

Je suis très attentive aux personnes autour de moi, leurs tics de langage, leurs expressions, le plissement de leurs yeux quand ils expriment telle ou telle idée, un sourire crispé, une main dans les cheveux. Ma mère m’a toujours dit que si la parole était d’argent, le silence est d’or. Je crois qu’inconsciemment, c’est pour cette raison que j’aime écouter les autres.

Avez-vous beaucoup de fans ? A quel rythme produisez-vous vos vidéos ?

Je suis sincèrement heureuse de voir que la communauté «The Tberguig» grandit très vite… Plus de 350 000 vues pour «Houda de L’Mou9ata3a», je paie ma tournée de sfenj à la barre du million ! Une à deux vidéos par mois en moyenne et du quasi H-24 sur Snapchat «asmdarabie» !

L'humour sur Internet est-il en train de prendre de la place aux dépens de la scène ?

Le stand up a déjà fait beaucoup d’ombre à la scène littérale, le théâtre. Je pense que quelque soit le canal de communication choisi, c’est la cohérence du contenu qui doit être maintenue. J’aime que le travail d’écriture soit à la base de toute vidéo, tout jeu de mots pour ne pas s’éloigner du théâtre comme c’est déjà un peu le cas.

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