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Grand Angle

Déficit commercial du Maroc en hausse, subventions aussi : De grands chantiers pour 2011

Le Maroc a enregistré un déficit en hausse de 26 milliards de DH en février. Après avoir injecté 15 milliards de DH supplémentaires au budget de la Caisse de compensation, les économistes relèvent le caractère inégal de la pratique de la subvention.

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En février 2011, le déficit commercial marocain a augmenté de 26 milliards de DH. Une tendance imputable à un accroissement des importations (29%), bien que les exportations aient poursuivi une tendance haussière (28%), rapporte l’Economiste. Le Maroc étant dépendant d’un certain nombre de ressources, ses importations ont pesé lourd sur la balance commerciale. Principale cause : la hausse de la demande et la flambée des prix des matières premières, des denrées alimentaires et des produits énergétiques sur le marché international.

Le pétrole et le blé génèrent de lourdes factures

 Les importations de pétrole ont cru de 180 000 tonnes en février 2011. La facture s’est établie à 4,7 milliards de DH, soit une augmentation de 40,43%. Tandis que le pays a importé 283 400 tonnes de blé de plus, avec un montant global de 2,1 milliards de DH, soit une hausse 68,2%. Les importations de maïs et du sucre ne sont pas en reste, avec des évolutions respectives de 403 et 425 millions de DH.

Des résultats qui inquiètent les opérateurs, car les prix fluctuent énormément sur les marchés. C’est une situation qui pourrait avoir des incidences graves sur leur trésorerie. Ils ne sont cependant pas au bout de leurs efforts, car la dépendance du pays, vis-vis des éléments ci-dessus cités, n’est pas prête de changer. Du moins, pas avant quelques années, le temps que le plan Maroc vert soit réalisé.

Pour faire face à la flambée des prix… ?

A côté de ces résultats peu rassurants, le gouvernement a accordé, comme prévu, un supplément budgétaire de 15 milliards de DH à la Caisse de compensation, a réaffirmé, mardi 8 mars, le ministre délégué chargé des affaires économiques et générales, M. Nizar Baraka. Dans la loi de finance 2011, le budget attribué à la compensation était de 17 milliards de DH. Il a été revu à la hausse, afin de faire face à la flambée des prix de certains produits de base à l'échelon international et à préserver le pouvoir d'achat des citoyens, rapporte la MAP.

A cet effet, depuis le 1er mars, un plan d’action a été enclenché avec la farine nationale de blé tendre (FNBT). Le Comité technique en charge de l’élaboration du plan de fabrication de la FNBT a résolu d’augmenter le quota mensuel de «24 820 quintaux à partir du 1er mars», à la demande de M. Baraka. Ce quota est institué au bénéfice des provinces et préfectures du Maroc. Seulement, certaines provinces en profitent plus que d'autres : 5 provinces s’en accaparent près de 91%, selon l'Economiste.

Ainsi se pose une fois de plus le problème du revers de la subvention. Les économistes s’accordent pour dire que les subventions devraient être ciblées et profiter aux personnes qui en ont le plus besoin, c’est-à-dire les personnes aux revenus faibles. «Augmenter le budget de la Caisse de Compensation de 15 milliards de dirhams, c’est faramineux quand on sait que ce fonds représente déjà près de 4% du PIB et plus de la moitié des investissements du budget général de l’Etat. C’est consternant quand on sait que pour l’essentiel, les dépenses de cette «caisse» profitent surtout aux riches et très peu aux pauvres qui le méritent vraiment. C’est encore révoltant quand on sait que les impôts qui financent ces dépenses sont à leur tour largement supportées par les couches populaires à travers les multiples taxes à la consommation et l’impôt sur les revenus salariaux.», a affirmé Najib Akesbi dans une interview accordée à Julie Chaudier (Yabiladi Mag).

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