France : La discrimination à l'embauche touche principalement les candidats d'origine maghrébine

Rien de bien nouveau à l'horizon sauf que, cette fois-ci, l'ampleur du phénomène est bel et bien corroborée. Une campagne a été menée auprès de 40 entreprises, la plupart de plus de 10 000 salariés, entre avril et juillet dernier, selon les Échos.

Résultat : un écart de 11 points en moyenne en défaveur d'un candidat d'origine maghrébine en cas de réponse positive aux CV envoyés. Si l'égalité de traitement a été le plus souvent respectée, reste que 12 des 40 entreprises présentent des écarts «statistiquement significatifs» qui vont de 15 à 35 points. «Et qu'on soit un homme ou une femme, que l'on postule à un poste d'employé ou de manager ne change rien», note les Échos.

C'est le cabinet spécialisé ISM Corum, assisté de la Direction statistique du ministère, la Dares, qui a mené cette campagne de testing. Ils ont d'abord sélectionné une quarantaine d'entreprises dans neuf secteurs d'activité différents sur la base d'un volume important de recrutements, non pas aux sièges, mais dans les établissements. Le principe a consisté à répondre à chaque offre d'emploi en envoyant deux CV, homme ou femme, rigoureusement équivalents en termes de compétences, d'âge ou de lieu de résidence. Seule variation : l'origine évoquée par la consonance de leurs prénoms et noms.

En tout, 1 500 tests ont été pratiqués (soit 3 000 CV envoyés), à raison de 30 à 40 tests par entreprise. Pour ne pas éveiller les doutes des recruteurs, les candidatures pour un poste ont été envoyée de manière décalée dans le temps. Fabrice Foroni, chargé d'études et de formation chez ISM Corum, relève un autre point méthodologique important : lorsque les entreprises ont proposé un entretien, les «faux» candidats n'ont pas donné suite. «La première phase de tri des CV consacre l'essentiel des discriminations», a-t-il expliqué.