Amalgames et polémiques, la France et la langue arabe, une histoire compliquée

L’UNESCO fête la langue arabe lors d’une journée mondiale, le 18 décembre. À cette occasion, l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris organise une série d’événements pour fêter cette langue vivante. Plusieurs professionnels de nombreux horizons vont se réunir à l’IMA pour évoquer les multiples facettes de la langue.

À l’approche de cette journée, Nada Yafi de l'IMA s’est penchée sur les nombreux amalgames qui existent autour de l’arabe, et les polémiques qui ont secoué le pays au drapeau bleu blanc rouge. Elle apporte, dans un article publié sur OrientXXI, un éclairage intéressant sur le sujet avançant que la plupart des polémiques autour de la langue «sont souvent idéologiques et servent des intérêts politiques».

Ainsi, elle évoque la polémique sur le danger d’enseigner la langue arabe, «sous prétexte de sécurité et d’identité culturelle», lancée par la députée Anne Genevard, et reprise par Bruno Lemaire, candidat à l’élection primaire des Républicains et du centre. Cette querelle entre aussi dans le cadre «d’instrumentalisation de la question à des fins électorales», écrit-elle.

«Il est commode pour les responsables politiques d’utiliser ces amalgames pour se prémunir contre tout questionnement d’ordre économique, social, sécuritaire ou militaire à propos du terrorisme.»

Puis, l’interdiction des prêches en langue arabe, qui n’a pas suscité de remous, et qui a été reprise par les politiques français avec véhémence. Une mesure qui implique des amalgames, dont «l’assimilation rituelle du terrorisme à l’islam». L’idée implicite est que les mosquées sont des lieux de recrutement pour des potentiels terroristes, couverts par une langue étrangère, donc pour pouvoir «surveiller de près les éléments radicaux» il faut que les services de renseignements puissent comprendre la langue.

Nada Yafi passe à un autre amalgame qui sévit en France, que la majorité des musulmans parlent arabe. Alors que la réalité est autre, exemple, l’Indonésie est le plus grand pays musulman, et ils ne sont pas arabes.