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Grand Angle  

Colombophilie : Un sport de haute voltige dans le ciel marocain

La colombophilie s’est construite un vrai nid au Maroc. Derrière les dizaines d’associations de ce genre, ce sont des milliers d’amateurs qui détiennent des pigeonniers sur les toits de leurs demeures riches ou plus modestes. Histoires, courses et passion sont autant de caractéristiques de ce sport national qui a pour royaume le ciel.

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"Le prix d'un pigeon marocain, c'est en général 1000 à 1500 dirhams et peut aller jusqu'à 3000 dirhams". / Ph. Ooh collective
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Pour se proclamer colombophile, l’amour des pigeons ne suffit pas, il faut consacrer du temps, de l’argent et beaucoup de patience. Paris Match, qui a consacré un reportage à ce sujet, rapporte que cette passion a de plus en plus d’adeptes, ce qui se répercute sur un marché florissant. En effet, «le prix d'un pigeon marocain, c'est en général 1 000 à 1 500 dirhams et peut aller jusqu'à 3 000 dirhams», déclare au média français Mohamed Regragui, membre de la Ligue du Grand Casablanca (LGC).

Les colombophiles marocains qui souhaitent acquérir de bons «athlètes», doivent marchander avec un certain savoir-faire, les meilleurs compétiteurs, mais surtout les meilleurs géniteurs. «Le prix d'achat d'un bon reproducteur, précise Mohamed Regragui, c'est 2 000 euros, plus les frais de transport depuis l'Europe».

Courses au cœur des nuages

Après il reste à participer aux compétitions de colombophilie pour alimenter le feu de cette passion. Abdelaziz Ouadidan Idrissa, président de la LGC de pigeons de course, qualifie sa passion de «troisième sport le plus pratiqué au Maroc derrière le foot et le basket». L'amateur à la tête des 27 associations de la métropole explique au média français comme se déroule la compétition : 

«Les épreuves se déroulent uniquement de début janvier à fin mars, voire début avril. Des camions font alors la navette vers un point de départ déterminé, chargés de cages où s'égayent ces athlètes du ciel marocain, tous porteurs d'une bague indiquant leur identité et le nom de leur propriétaire. Les amateurs alignent ensuite toutes les cages, les ouvrent simultanément, et les milliers de volatiles, parfois jusqu'à 30000, prennent leur envol dans un tourbillon d'ailes et de becs. C'est à qui rejoindra le plus vite le colombier de son maître.»

«Les bagues sont magnétiques et dotées d'un code-barres, ce qui permet de savoir qui est arrivé le premier», ajoute cet amateur depuis 1978 et propriétaire de 120 oiseaux. Et dans ces courses au coeur des nuages, la météo reste déterminante.

«Ils pratiquent par amour car il n'y a pas de bénéfices»

La colombophilie est un sport où l'on ne gagne pas d'argent. La seule vraie rétribution : un prestige à la hauteur de la passion qui anime le cercle des colombophiles marocains et l'investissement qu'elle demande. Abdelaziz Ouadidan Idrissa affirme au magazine : «Nous sommes musulmans et l'islam interdit les jeux d'argent». Ils sont également loin des enchères des champs de courses.

«Les vrais amateurs ne cherchent pas à gagner quelque chose», s'enorgueillit Smaïl Goumhand, 49 ans, dont 31 ans passés avec des pigeons. Ce dernier publie aussi sur Internet des astuces pour prendre soin des pigeons. Cependant, le vainqueur d'une course a toutes les chances d'être sollicité par d'autres amateurs qui souhaitent bénéficier de ses conseils. Une passion qui devient alors un savoir-faire à transmettre aux jeunes amateurs. 

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