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Grand Angle  

Plan Maroc Vert : Record de production des agrumes, mais exportations encore loin de l'objectif

Les agrumes, locomotive agricole du Maroc, enregistrent un bilan positif au niveau de la production, dépassant même les attentes. Le meilleur est à venir, promet naturellement le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime. Mais du côté des exportations, les résultats restent bien en deçà des prévisions du Plan Maroc Vert.

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La dynamique du secteur est également identifiable au niveau des objectifs de plantation de 2018, atteints depuis 2014. Alors que le Plan Maroc Vert ambitionnait 105 000 hectares plantés en 2018, 115 000 hectares ont déjà été plantés. / DR
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La production d’agrumes au Maroc semble sur la bonne voie. Et pour cause, les objectifs du Plan Maroc Vert lancé en 2008 sont en passe d'être atteints : la courbe a atteint 2,03 millions de tonnes (MT) pendant la campagne agricole 2015/2016 et 2,36 MT sont prévus pour la saison 2016/2017, soit une hausse de 16%. A ce rythme de progression, l'objectif des 2,9 MT pour 2018/2019 est à la porté du agrumiculteurs.

La dynamique du secteur est également identifiable au niveau des objectifs de plantation de 2018, atteints dès 2014. Alors que le Plan Maroc Vert ambitionnait 105 000 hectares plantés en 2018, 115 000 hectares ont d'ores et déjà déjà été plantés.

Les défis de l’export

En revanche, les objectifs pour les exportations ne suivent pas les progrès de la production : 1,3 millions de tonnes (Mt) d’agrumes sont prévus pour 2018, alors que seulement 0.76 Mt d’agrumes ont été exportés au cours de la saison 2014/2015.

Si le Maroc a diversifié ses clients étrangers, reste qu’il doit faire face à un autre problème, observe Mohamed Charki, conseiller et expert économiste, interrogé par Yabiladi. «Il y a quelques années, l’Europe était notre marché potentiel. Par la suite, la démarche s’est diversifiée. Il y a désormais l’Afrique, l’Amérique, le Moyen-Orient, la Russie, la Chine…», se réjouit-il dans un premier temps. Avant de nuancer :

«C’est une grande réussite, certes. Mais le problème majeur réside dans l’absence d’une flotte commerciale. Il faut maîtriser le coût des exportations car la commercialisation ne suit pas. Même en allant vers d’autres marchés et en établissant d’autres partenariats, nous n’avons pas de compagnies maritimes qui vont dans ces régions. Déléguer le transport à des parties tierces reviendrait à concéder 3% du prix du produit et le rendre ainsi moins compétitif.»

Mieux valoriser la production

Mohamed Charki note également que le marché des jus et des concentrés est également sous-exploité au Maroc, alors même que l’agro-alimentaire est un marché potentiel. Autre talon d’Achille du secteur des agrumes : la chaîne de conditionnement des agrumes n’est pas assez valorisée. «Les agrumes sont des produits périssables, leur transport doit tenir compte de leur conditionnement. Il faut mette à niveau les produits pour de futurs clients et redoubler d’efforts», préconise Mohamed Charki.

A fin 2014, les capacités de conditionnement représentaient 25% de la production. «Un fruit exposé à une hausse de température de 10% respire 2,5 fois plus, ce qui lui fait puiser dans ses réserves de sucre et, par conséquent, perdre de sa valeur. Le fruit perd ainsi en sucre et en poids, sans compter le risque accru de pourrissement. Au niveau national, les pertes sont évaluées à 40% de la production», rapporte à ce propos Médias24

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