Menu

Grand Angle  

Face à la baisse du nombre de cinémas au Maroc, Megarama fait figure de résistant

Le Maroc, qui accueille actuellement la 16e édition du Festival international du film de Marrakech jusqu’au 10 décembre, connaît une faible fréquentation des établissements cinématographiques naissants. La pénurie n’est pas nouvelle mais graduelle, malgré les intiatives publiques et privées et l’âge d’or du septième art au Royaume.

Publié
982 648 entrées de cinéma ont été enregistrées sur les neuf premiers mois de 2016. / DR
Temps de lecture: 2'

982 648 entrées de cinéma pour les neuf premiers mois de 2016. Les statistiques suggèrent que le résultat final de l'année pourrait être inférieur à celui enregistré en 2014. Le nombre d’entrées avait pourtant augmenté de 12% en 2015 pour atteindre 1,84 million, rapporte l’hebdomadaire américain Variety. 

Les chiffres ont de quoi décevoir les initiatives des secteurs public et privé au Maroc qui s'engagent à rénover les écrans existants et à construire de nouveaux multiplexes. Cette baisse est due en partie à la sous-performance des films locaux qui ont occupé près de la moitié des dix premières places au box office ces dernières années, mais n'en ont glané que deux en 2016.

Avant la pénétration massive de la télévision dans les foyers marocains, le cinéma était un passe-temps national dans le Royaume, avec plus de 48 millions d'entrées en 1980. En 1989, ce chiffre était tombé à 31 millions, contre 12,5 millions en 1999 et 1,64 million en 2014.

L’empire Megarama

Au 31 décembre 2015, le Centre du cinéma marocain (CCM) comptait 31 salles de cinéma au Maroc pour 57 écrans. Un effectif stable ces dernières années, alors qu'il avait sensiblement baissé jusqu'en 2013. Malgré l'atonie du secteur du septième art au Maroc, le principal acteur, le groupe franco-marocain Megarama, détenant une part de 58% dans le marché local, investit dans de nouveaux complexes. En effet, en plus de ses multiplexes à Casablanca et Marrakech, Megarama a élargi ses activités à Fès et plus récemment à Tanger avec 1 000 sièges. Dans les prochains mois, il prévoit d'ouvrir un complexe à Rabat d'une capacité de 11 écrans et 1 400 sièges. Il devait initialement être ouvert en février cette année, mais a été retardé.

Le PDG de Megarama, Jean-Pierre Lemoine, estime que le marché reste extrêmement fragile, en partie à cause de la taxe de vente de 20% sur les billets de cinéma et de la piraterie Internet. «Les entrées continuent de baisser malgré nos investissements majeurs dans de nouveaux complexes et la rénovation de nos écrans existants, y compris la projection Laser Barco sur nos trois plus grands écrans, qui font plus de 25 mètres de large», a déclaré Jean-Pierre Lemoine. «Les résultats de notre nouveau multiplex à Tanger ont été très modestes. Un de nos écrans à Casablanca court à sa perte.»

Les lents progrès du CCM

L'initiative principale lancée par le CCM en 2016 a été de fournir 4,8 millions de dirhams pour la rénovation de quatre salles de cinéma : le Colisée à Marrakech, l'Eden Club A et B à Casablanca et El Kifah à Rabat. Sarim Fassi-Fihri, président du CCM, a entamé des négociations avec d'autres chaînes d'exposition, dont Pathé, pour mettre en place plus de multiplexes au Maroc, mais les progrès sont lents.

Le CCM a l'intention de poursuivre les efforts de rénovation des salles au cours des prochaines années, car l'enjeu principal est de préserver l'existant, à savoir les derniers cinémas qui subsistent. L'autre levier reste le soutien à la production cinématographique nationale qui pourrait convaincre le public de revenir dans les salles. Encore faut-il lui réserver une exposition dans les évènements dédiés, comme le Festival international du film de Marrakech.

 

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com