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Grand Angle

Afrique : Les investissements marocains passent à la vitesse supérieure

Les investissements marocains en Afrique sont en plein boom. Des milliards de dollars sont engagés dans la construction de deux unités d’engrais en Ethiopie et au Nigéria. A cela s’ajoute un projet de gazoduc dont le tracé exact n’a pas encore été révélé.

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Le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari lors de la visite royale au Nigéria en décembre 2016. / DR
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Les visites royales à Addis-Abeba et Abuja marquent un tournant dans la stratégie des investissements du Maroc sur le continent. Pour un pays dont les ressources financières sont limitées, les sommes engagées dans plusieurs mégaprojets sont en effet inhabituelles ; des milliards de dollars sont en jeu. Preuve en est l’accord signé le 22 novembre à l’occasion d’une visite du roi Mohammed VI en Ethiopie pour la construction d’une unité de production d’engrais par l’Office chérifien des phosphates (OCP).

Un investissement qui nécessitera une enveloppe globale d’environ 4 milliards de dollars, assumée presque à parts égales par le gouvernement d’Addis-Abeba  et l’OCP ; une première pour le géant marocain des phosphates. L’Ethiopie est d’ailleurs un client du groupe. En octobre dernier, celui-ci a remporté un contrat pour la livraison de 587 000 tonnes d’engrais au pays. L’exécutif du Premier ministre Haile Mariam Dessalegn compte sur la modernisation de l’agriculture et le développement de l’agro-industrie pour accroître la productivité et les exportations.

Engrais et gazoduc au Nigéria                  

Le 2 décembre à Abuja, l’OCP et son partenaire nigérian Dangote ont signé un accord visant la construction d’une plateforme de production d’engrais au Nigéria. Montant de l’investissement ? 2,5 milliards de dollars. Le lendemain, les deux pays se mettaient d’accord pour la réalisation d’un ambitieux pipeline.

Pour le moment, le tracé exact du gazoduc n’a pas encore été révélé au grand public. Mais déjà, la cérémonie d’officialisation de l’annonce du projet, présidée par le roi Mohammed VI et le président Muhammadu Buhari, laisse entrevoir que le Maroc a réussi là où l’Algérie avait échoué en 2012.

Un projet de cette importance nécessite en effet des mois de négociations en coulisse avec les représentants des pays concernés afin qu’ils acceptent que le gazoduc traverse leurs frontières en échange, bien entendu, de compensations gazières ou pécuniaires. En 2012, la réalisation du gazoduc devant relier le Nigéria à l’Algérie était estimée à 10 milliards de dollars. Des questions d’ordre sécuritaire, notamment la double menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et de Boko Haram, ainsi que le manque de ressources financières, avaient convaincu les deux Etats à renoncer au projet.

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