Maroc : Violents affrontements entre policiers et manifestants à Khouribga

La ville de Khouribga a été le théâtre ce mardi (15 mars) de violents affrontements entre forces de l’ordre et habitants de certains quartiers de la ville. Des violences qui ont fait au moins un mort selon des militants des droits humains. A l’origine de ces incidents, le démantèlement tôt ce matin par la police de tentes de manifestants qui exigeaient depuis environ un mois, leur incorporation au sein de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP).

Par La rédaction

Publié Le 15/03/2011 à 18h12

Des biens publics ont été endommagés lors des affrontements

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Au moins un homme aurait perdu la vie ce mardi lors de violents affrontements qui ont opposé la police à des habitants de plusieurs quartiers de la ville de Khouribga. Certaines sources parlent même de trois morts. Des dizaines de blessés sont également signalés ainsi que de très nombreuses arrestations. Le siège de l’OCP à Khouribga aurait également été très endommagé lors des incidents et une vingtaine de voitures saccagées.

Mohammed El Aouni, coordinateur du Mouvement pour une constitution démocratique confirme «la mort d’un homme», sans donner plus de précisions sur son identité. De même que Samira Kinani, de l’AMDH (Association marocaine des droits humains) qui parle également d’une personne tuée.

A l’origine de ces échauffourées, la dispersion très tôt ce mardi par la police, de tentes érigées depuis un mois environ devant le siège de l’OCP de Khouribga. Ces tentes avaient été érigées par des protestataires qui exigeaient d’être engagés par l’Office des phosphates, explique le site d'information Lakome. Ils fustigeaient également le recrutement récent de plusieurs ouvriers en provenance du Sahara et d’autres régions du Royaume, selon la même source.

Mise à jour du titre 17 mars 2011, 12h47

La MAP et le journal de 2M ne mentionnent pas de victimes

L'agence de presse Maghreb Arabe Presse (MAP) et le journal de 2M sont revenus sur les violences survenues à Khouribga mardi 15 mars 2011. Ni l'une, ni l'autre font état de morts. La MAP parle de 8 voitures incendiées et la devanture du bâtiment de l'OCP endommagé par des jets de pierres. Selon les autorités locales, un groupe de personnes aurait commis des actes de violence et de vandalisme et agressé des éléments des forces de l'ordre, dont six auraient été blessés.

Décès démenti par les autorités locales

Comme nous l'avons indiqué mercredi dans une brève, le décès d'une personne à Khouribga n'est plus confirmé par nos sources. L'information a été infirmée par l’hôpital de Khouribga, puis, mercredi matin, par Bassraoui Allal, membre du bureau exécutif de l’Organisation des Libertés d’Information et d’Expression. Alors que Mohammed El Aouni, coordinateur du Mouvement pour une Constitution Démocratique, annonçait, selon des informations qu'il aurait reçues, le transport du corps d’une personne décédée de Khouribga vers Casablanca.

Le flou persiste néanmoins. L'Economiste cite ce jeudi un médecin de l'hôpital de Khouribga qui parlait de 71 blessés, une personne aurait été évacuée à Rabat. En même temps, Le Soir parle de blessés évacués vers un hôpital de la caserne de Khouribga. La MAP a publié le bilan officiel, transmis par les autorités locales de Khouribga. L'information sur le décès est formellement démentie. Selon ce bilan, il y aurait 16 fois plus de blessés parmi les forces de l'ordre que parmi les manifestants. Au total, les autorités font état de 120 blessés, dont 7 « fauteurs de trouble », 112 membres des forces de l'ordre, et un journaliste du quotidien Assabah.

Mis à jour jeudi 17 mars 2011 à 12h15

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