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Grand Angle

Union africaine : Les raisons de la colère du Maroc contre Nkosazana Dlamini-Zuma

La présidente de la commission de l’Union africaine (UA) aurait exigé du Maroc un engagement écrit par lequel le royaume accepte les frontières héritées de la colonisation. Ce que le Maroc refuse d’admettre. La condition de la Sud-africaine d’une part est contraire à l’article 29 de l’Acte constitutif de l’UA et d’autre part rappelle celles posées, mi-août, par le Conseil de sécurité et de paix de l’organisation panafricaine.

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Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la commission de l'Union africaine. / DR
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Le Maroc ne décolère pas contre la présidente de la commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. La Sud-africaine a improvisé «une nouvelle exigence procédurale, inédite et sans fondement ni dans les textes ni dans la pratique de l’Organisation, et par laquelle elle rejetterait arbitrairement les lettres de soutien au Maroc émanant des ministères des Affaires étrangères des Etats membres de l’UA», dénonce le département de Salaheddine Mezouar dans un communiqué publié hier après-midi.

Rabat n’a pas révélé la nature de l’«exigence procédurale» dans le communiqué de mercredi. En revanche, un média algérien croit savoir, de sources diplomatiques, que Nkosazana Dlamini-Zuma a exigé «un engagement écrit par lequel il (le Maroc, ndlr) accepte explicitement les valeurs et les principes de l’UA dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la ratification de l’acte constitutif».

Ce qui est d’ailleurs contraire à la Charte de l'Union, signée en 2000 au Togo. L’article 29 de ce document précise que «tout Etat africain peut, à tout moment après l’entrée en vigueur du présent Acte, notifier au président de la commission son intention d’adhérer au présent Acte et d’être admis comme membre de l’Union». Aucune condition n’est donc exigée en échange de l’admission à l’organisation panafricaine.

Nkosazana Dlamini-Zuma sur les traces du Conseil de sécurité et de paix        

L’«exigence procédurale», pour reprendre les termes du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, n'est pas sans rappeler les conditions posées par le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine. A l’occasion de sa réunion, mi-août, dans la capitale éthiopienne, l’instance avait invité le royaume à «s'engager à honorer et à respecter pleinement les principes de l'Union tels que définis dans l'article 4 de l'Acte constitutif».

Ledit article 4 est composé de 16 alinéas ; deux seulement concernent particulièrement le cas du Maroc. Le premier appelle à l’«égalité souveraine et l’interdépendance de tous les Etats membres de l’Union» et le second exige le «respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance». Des frontières héritées de la colonisation que Rabat ne reconnaît pas.

Il est clair que la Sud-africaine passe à sa deuxième tentative de torpiller, ou du moins de retarder, la validation de la demande du royaume d’adhésion à l’UA. D’autant qu’elle quittera la présidence de la commission lors du prochain sommet prévu les 30 et 31 janvier à Addis-Abeba pour prendre les rênes de son parti (l’ANC). Une formation politique en chute libre après des années de mauvaise gestion de son époux.

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