Benkirane rassure une nouvelle fois Chabat quant à la présence du PI au prochain gouvernement

Au siège central de l’Istiqlal à Rabat, la Lampe, la Balance et le Livre ont tenu à afficher leur «unité». Abdelilah Benkirane et Nabil Benabdellah étaient présents à la conférence organisée par les amis de Hamid Chabat, placée sous le thème de «l’édification de l’État, le parachèvement de la mission de libération nationale». Un message destiné à Aziz Akhannouch. Celui-ci exige toujours d’écarter le PI du projet de coalition gouvernementale. Le choix du sujet n’est pas innocent alors que les consultations pour la formation d’un gouvernement sont dans l’impasse à cause, justement, de l’Istiqlal.

«Nous sommes tous les trois d'accord»

Driss Lachgar est le grand absent de l’événement de mercredi soir. Le premier secrétaire de l’USFP n’est pas encore rentré de Ramallah où il a pris part, aux côtés d’Ilays El Omari et de Mohand Laenser, au congrès du mouvement «Fath». Néanmoins, aucun autre responsable de premier rang au sein du parti de la Rose n’a comblé cette absence. Une autre preuve de la «rupture» qui commence à s’installer progressivement entre les deux partis.

Et pour cause, la proximité entre Driss Lachgar et Aziz Akhannouch n’est pas du goût de Hamid Chabat. Ce dernier a mis tous ses œufs dans le sac du PJD. Un pari réussi, jusqu’à présent. Les nombreux messages en provenance d'Abdelilah Benkirane et des cadres de la Lampe confortent en effet le secrétaire général du PI dans ses choix.

«Nous sommes tous les trois d'accord», a répondu brièvement le chef du gouvernement désigné aux questions de journalistes sur l’issue des consultations, hier soir. Benkirane était assis à côté de Chabat et Benabdellah. Un autre gage de tranquillité de sa part en direction du patron de l'Istiqlal. Des propos qui traduisent d'ailleurs le peu de confiance qu'accorde le PJDiste à l’engagement de Driss Lachgar de participer au prochain exécutif. Les islamistes sont conscients que l’USFPiste peut les lâcher à n’importe quel moment. En 2010, Mustapha Ramid, alors chef du groupe des députés du PJD, en a su quelque chose. Ce qui explique la patience de Benkirane à l’égard du RNI d’Aziz Akhannouch.