Les autorités italiennes ont interdit au ferry marocain, le Mistral Express, d’accoster sur le port italien d’Augusta en Sicile. Le navire, en provenance de Tripoli, avec à son bord 1850 passagers (essentiellement des Marocains), cherchait à entrer dans les eaux italiennes pour se ravitailler en carburant. Mais le ministère italien de l’Intérieur s’y est opposé.
«Ils avaient demandé d'entrer dans le port pour refaire le plein de carburant. Nous leur avons dit que le ministère de l'Intérieur avait interdit leur entrée» a déclaré à l’AFP, Antonio Giummo, responsable au port de Sicile. Le ministère estime ne pas disposer «d’éléments certains» pour permettre au navire d’accoster sur le port italien. Actuellement, «le bateau se trouve au large de nos côtes, dans les eaux internationales» a également précisé Antonio Giummo.
Négociations
Du côté du ministère des MRE, on affirme être «surpris» par ce refus des autorités italiennes et ne pas en «connaître les raisons». Le secrétaire général du ministère, M. Bernoussi nous a confié que «des discussions sont en cours avec les autorités italiennes», et sont menées par l’ambassade du Maroc à Rome. Il ajoute que la situation devrait se décanter «incessamment».
Immigration clandestine ?
Avant de mettre le cap sur la Sicile, le navire aurait dans un premier temps essayé d’accoster à Malte, sans succès. Les autorités européennes sont apparemment hantées par le syndrome de l’immigration clandestine. Des craintes de voir ces passagers tenter de profiter de ces escales pour demander l’asile politique ne manqueraient pas de motiver ces décisions. Pourtant, laisser ce navire sans carburant en pleine mer avec ses passagers, ne relève guère de l’humanisme.
Le Mistral Express a quitté Tripoli hier (lundi 14 mars) avec à son bord 1715 Marocains, 39 Libyens et 82 autres personnes originaires d'Algérie, d'Egypte, du Mali, de Mauritanie, de Syrie, du Soudan et de Tunisie. Les problèmes de carburants ne devaient pas se poser, mais vu la situation sécuritaire en Libye, il était prévu que le ferry fasse son ravitaillement en cours de route. Face à des responsables européens trop hantés par l’immigration clandestine, cette opération de routine s’est transformée en un véritable cauchemar pour l’équipage et les passagers du Mistral Express.