«Cesser toute relation avec l’artiste Nouamane Lahlou qui mène une campagne contre l’Egypte», c’est le message adressé à la Fédération égyptienne de la Radio et la Télévision par Medhat Kamal Meligy, responsable des relations culturelles internationales, selon le site électronique égyptien Al Fajr.
Le responsable égyptien a souligné dans sa lettre que dans le cadre des efforts de l'Ambassade de la République d'Egypte à Rabat «pour renforcer les relations intellectuelles avec les artistes marocains, un visa de courtoisie a été accordé au célébre artiste Nouamane Lahlou qui devait effectuer une visite en Egypte pour assiter à des manifestations artistiques». Il a ajouté que l'ambassade d'Egypte a été «surprise» que l’artiste marocain mène une campagne portant atteinte à l'image de l’Egypte via ses publications sur les réseaux sociaux.
La hache de guerre
Le 2 novembre, le chanteur, compositeur et luthiste Nouamane Lahlou s'était en effet excusé auprès de ses fans et de ses hôtes en Egypte, dans un message qu’il a publié sur Facebook : il ne viendra pas en Egypte, pays qui a reçu les séparatistes du Front Polisario. De même, il avait appelé tous les artistes marocains à s’indigner afin que le peuple égyptien comprenne la gravité de l’affront fait à un peuple qui les aime.
Selon le communiqué publié par le site égyptien, le chanteur aurait également fait des déclarations à ce propos à la chaîne qatarie «Al Jazeera Moubasher» pour être sous les projecteurs. Afin d’essuyer l’outrage retourné par Nouamane Lahlou, le responsable indique également dans sa lettre que l’artiste marocain qui avait cité Tariq Ramadan, petit-fils de Hassan el Banna, fondateur des Frères musulmans, aurait des penchants pour ce mouvement islamiste.
Accusation balayée d'un revers de la main par l’artiste : «C’est absurde et stupide». Il rajoute à propos du reste des accusations du responsable égyptien que les projecteurs ne manquent pas au Maroc. Et si la presse égyptienne le boycotte, il a rappelé qu'en refusant d’entrer en Egypte cela inclu également les chaînes de télévision du pays. Et de s'interroger avec ironie :
«Je ne sais pas pourquoi nos frères égyptiens pensent que toute personne qui ne chante pas en Egypte reste loin des projecteurs.»