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France : Une association de soutien aux détenus musulmans dissoute par le ministère de l'Intérieur

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L'association est considérée par le ministère de l’Intérieur comme un « élément-clé de radicalisation en prison ». / Ph. Mehdi Fedouach, AFP
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L'association «Fraternité musulmane Sanâbil», chargée d'apporter du soutien aux détenus musulmans, vient d'être dissoute, a annoncé ce mercredi le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve par la voix du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, rapporte le Figaro.

Cette dissolution a été décidée «sur le fondement de l'article L.212-1 du Code de la sécurité intérieure», a expliqué Stéphane Le Foll lors du compte rendu du conseil des ministres. «Cet article permet la dissolution d'associations qui appellent à la haine et à la violence et qui se livrent à des agissements susceptibles de provoquer des actes terroristes», a-t-il ajouté.

L'association est considérée par le ministère de l’Intérieur comme un «élément-clé de radicalisation en prison», écrit le Monde. Présente dans onze pays du monde, elle est accusée de s’être développée au cœur d’un réseau aidant au recrutement de candidats au djihad, mêlant anciens condamnés pour terrorisme et adeptes d’un islam rigoriste.

Ce dont Sanâbil se défend fermement. C'est surtout sur le volet social que ses fondateurs insistent : l'association créée en 2010 récolte des fonds pour aider à «cantiner» ou payer les factures. Elle organise par ailleurs aussi des pique-niques entre familles de détenus et dispose d’un appartement pour héberger les épouses de condamnés en difficulté.

Le département de l'Intérieur se veut plus critique : dans un courrier adressé le 26 octobre à l’association pour motiver sa décision, il explique que ces activités contribuent en réalité, d’après lui, «sous couvert d’un soutien matériel dispensé à des détenus de droit commun ainsi qu’à leur famille (…), à les rallier à la cause djihadiste». Plus encore, les pique-niques seraient un moyen de «faciliter des rencontres entre djihadistes radicaux [mis] à l’honneur et des individus moins impliqués, dans le but de les influencer».

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