Condamnation de deux Français pour terrorisme : HRW, FIDH et Amnesty International épinglent la justice marocaine

«Des tribunaux marocains ont récemment condamné deux ressortissants français à des peines de prison, dans des affaires sans lien entre elles, en se fondant sur des «aveux» écrits en arabe, langue qu’ils ne savent pas lire». C’est ce qu’ont déclaré lundi Human Rights Watch (HRW), la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) ainsi que l’ONG Amnesty International. Il s’agit, selon un communiqué de la FIDH, de Thomas Gallay, 36 ans, et Manuel Broustail, 32 ans, condamnés respectivement à six et à quatre ans par un tribunal de Rabat suite à deux affaires liées au terrorisme.

«Au Maroc, même si la police vous empêche de lire vos ‘aveux’ ou qu’ils sont rédigés dans une langue qui vous est incompréhensible – une fois que vous les signez, vous voilà embarqué sur un train fou, destination, prison», a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch, citée par le communiqué de la FIDH.

«Les policiers ont détenu Thomas Gallay (…) et Manuel Broustail (…). [Ils] les ont interrogés en français mais en l’absence d’avocat, puis leur ont donné à signer un procès-verbal en arabe de leurs prétendues déclarations, toujours sans avocat», s’indignent les trois ONGs internationales. Et d’affirmer que «d’après le récit de leurs avocats respectifs, chacun des deux hommes est tombé de haut, lorsque par la suite son avocat lui a traduit en français son procès-verbal, en comprenant qu’il avait en fait signé un document qui l’incriminait dans tous les détails».

«Human Rights Watch, Amnesty International, et la FIDH exhortent les autorités marocaines à modifier leur législation pour la rendre conforme aux lois et normes internationales afin de garantir que le droit à un procès équitable soit correctement protégé», conclut le communiqué.