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Grand Angle

COP22 : Les travaux de la 22e Conférence des Parties sanctionnés par la « Proclamation de Marrakech »

Lors de la 9e séance de travail de haut niveau dans le cadre de la 22e Conférence des Parties, qui se tient depuis lundi 7 novembre à Marrakech, le président de la COP22, Salaheddine Mezouar a présidé une séance pour la lecture de la «Proclamation de Marrakech». Une déclaration qui sera soumis aux Parties avant son adoption. Le point sur ses grandes lignes.

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Salaheddine Mezouar, Aziz Mekkouar et Patricia Espinosa. /DR
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Jeudi soir, lors d’une séance plénière tenue dans la zone bleue du village de Bab Ighli, le président de la COP22 et ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, a présidé la lecture de la «Proclamation de Marrakech» qui sanctionne les travaux de la 22e Conférence des Parties. La qualifiant d’«élément important du segment du haut niveau, et facteur d’inspiration pour la conférence», il a donné la parole à l’ambassadeur pour la négociation multilatérale, Aziz Mekouar pour lire la «Proclamation de Marrakech».

«Nous, Chefs d’États, de gouvernements, et délégations, rassemblés à Marrakech, en sol africain, pour la 22e session de la Conférence des Parties, la 12e session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto et la Première session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l'Accord de Paris, à la gracieuse invitation (…) du roi du Maroc, Mohammed VI, prononçons cette proclamation», a-t-il débuté son intervention. La Proclamation de Marrakech annonce «un changement vers une nouvelle ère de mise en œuvre et d'action en faveur du climat et du développement durable», les parties se réjouissent de «l'entrée en vigueur de l’Accord de Paris».

«Notre climat se réchauffe à un rythme alarmant et sans précédent et nous avons le devoir urgent de répondre. En effet, cette année, nous avons assisté, à un élan extraordinaire en matière de lutte contre les changements climatiques, partout dans le monde, ainsi que dans de nombreux fora multilatéraux. Cet élan est irréversible – il est guidé non seulement par les gouvernements, mais également par la science, par le monde des entreprises ainsi que par une action mondiale de tous types et à tous niveaux. Notre tâche aujourd’hui est de perpétuer cet élan, ensemble, allant de l’avant délibérément pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour encourager les efforts en matière d’adaptation, favorisant et appuyant ainsi l’Agenda pour le Développement Durable de 2030 et ses Objectifs de Développement Durable. Nous appelons à un engagement politique des plus fermes afin de lutter contre les changements climatiques, c’est une priorité urgente.»

Un appel qui sera soumis aux Parties pour sa validation

La Proclamation appelle à «une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables aux impacts des changements climatiques». Elle souligne la «nécessité d’appuyer les efforts visant à améliorer leur capacité d’adaptation, à renforcer leur résilience et à réduire leur vulnérabilité».

«Nous appelons à rehausser d’urgence nos ambitions et à renforcer notre coopération afin de combler l’écart entre les trajectoires d’émissions actuelles et celles requises pour atteindre les objectifs à long-terme de limitation de la température fixés par l’Accord de Paris. Nous appelons à une augmentation des financements, des flux et de leur accès, conjointement avec une amélioration de la capacité et de la technologie, y compris des pays développés vers les pays en développement. Nous, les pays développés Parties, réaffirmons notre objectif de mobiliser 100 milliards de dollars américains. Nous, à l’unanimité, appelons à davantage d’action climatique et d’appui, bien avant 2020, en prenant en compte les besoins spécifiques et les circonstances particulières des pays en développement, des pays les moins avancés ainsi que ceux particulièrement vulnérables aux effets néfastes des changements climatiques.»

La Proclamation appelle les acteurs non-étatiques à se joindre aux parties pour «une action et une mobilisation immédiate et ambitieuse, s’appuyant sur leurs importantes réalisations, notant les multiples initiatives et le Partenariat de Marrakech pour l’Action Climatique Globale lui-même, lancé à Marrakech». 

Et de conclure que la Conférence de Marrakech «marque un point d’inflexion important dans notre engagement pour rassembler la communauté internationale dans son ensemble afin de relever un des plus grands défis de notre temps. Dorénavant, alors que nous nous tournons vers la mise en œuvre  et l’action, nous renouvelons notre détermination de vouloir inspirer la solidarité, l’espoir et l’opportunité pour les générations présentes et futures».

Reprenant la parole, Salaheddine Mezouar a souligné que les discussions et les négociations se poursuivront pour «incorporer tous les points de vue de toutes les délégations». «Le texte sera soumis à votre considération quand il sera prêt. Je lance un appel à toutes les parties de continuer de travailler avec l’esprit de compromis, de flexibilité et d’ouverture qui a caractérisé nos travaux depuis le début de cette COP», s'est-il adressé aux représentants des délégations présents dans la salle.

L’occasion pour lui d’insister sur l’impérativité de trouver des points de convergence et de compromis qui vont permettre d’envoyer un signal forte d’unité par rapport à cette lutte menée contre le changement climatique. «Je n’ai strictement aucun doute sur l’état d’esprit qui va animer les travaux et le consensus qui sera trouvé», poursuit-il, avant d’appeler les délégations à procéder aux examens des décisions et des conclusions recommandées à la COP pour leur adoption.

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