Menu

Grand Angle

Odyssée des Alternatives Ibn Battûta : « Ce n’est pas qu'une traversée maritime »

Le 19 octobre dernier, une flottille de navires quittait Barcelone pour traverser six villes de six pays du bassin méditerranéen. Dimanche dernier, l’Odyssée des Alternatives Ibn Battûta est arrivée à Tanger, son escale finale. Partager des expériences, connecter les territoires, relier les solutions… Yabiladi revient sur cette aventure.

Publié
Des participants de l'Odyssée des Alternatives Ibn Battûta à La Seyne-sur-Mer. / Ph. la-seyne.fr
Temps de lecture: 2'

Après Barcelone, La Seyne-sur-Mer, Porto Torres, Tunis et Gabès, Alger et Oran, c’est à Tanger que l’Odyssée des Alternatives Ibn Battûta a accosté, dimanche 13 novembre. Cette flottille de bateaux avec à son bord un large collectif d’associations, d’organisations et de mouvements citoyens de Tunisie, d’Espagne, du Maroc, d’Italie et de France, vient d’effectuer un périple de 20 jours à travers ces six pays.

Objectifs de cette initiative ? «Connecter des territoires de la Méditerranée, profiter de la médiatisation de la COP22 pour attirer l’attention du grand public sur les problématiques environnementales du pourtour méditerranéen», explique à Yabiladi Yousra, l’une des participantes. «Il fallait trouver un moyen de se parler entre les deux rives, établir un pont entre ces six pays sur des thématiques telles que le climat, la migration et la justice sociale à travers des solutions qui existent déjà», abonde la jeune femme. Aux associations, actions et propositions qui émanent de toutes parts en ces deux semaines de «conscience verte», Yousra explique que le but est aussi de «nous connaître, partager nos expériences, relier nos solutions. Ce n’est pas uniquement une traversée maritime.»

Vulgariser le processus du changement climatique

Des solutions, les habitants de Gabès, au sud-est de la Tunisie, en réclament depuis longtemps. La ville, chef-lieu du gouvernorat éponyme, abrite le Groupe chimique tunisien (GCT), poids-lourd de l’industrie tunisienne du phosphate, dont regorgent les sous-sols du pays. Dans cette ville de 130 000 âmes environ, on se lamente de la pollution causée par le groupe public : «La mer, à proximité du GCT est aujourd'hui de couleur marron, des carcasses de poissons la parsèment, des tortues sont retrouvées mortes avec des yeux rouges et des carapaces fendues», lit-on dans l’édition tunisienne du Huffington Post. «Cette étape a été très importante pour nous, et pour les résidents de Gabès, témoigne Yousra. La pollution fait des ravages là-bas.»

L’escale au pays du Jasmin s’est poursuivie à Alger, Oran puis, enfin, la ville du Détroit. Sur la place Al Massira, un forum citoyen s’est déployé samedi 12 novembre, la veille de l’arrivé des navires. «On a pu aller à la rencontre des Marocains autour de petites tables rondes lors desquelles les thèmes de l’éducation environnementale, l’agriculture et l’alimentation saine et la ville durable ont été abordés», se réjouit Yousra. Aux débats environnementaux réservés aux adultes se sont greffés des ateliers pour enfants animés par l’Association marocaine des petits débrouillards, entre autres. L’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre au Maroc (AESVT) a ensuite pris le relais, bien déterminé à vulgariser le processus du changement climatique aux novices.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com