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Grand Angle

Religion : Le président d’une ONG chiite marocaine non-reconnue condamné à 1 an de prison ferme

Abdou Chougrani a été arrêté le 27 mai dernier en application d’un mandat d’arrêt lancé contre lui le 13 mai sur l’ensemble du territoire nationale. Six mois plus tard, le président de l’association «Ressalis progressistes» est condamné à un an de prison ferme. Un procès dans lequel s’affrontent deux versions diamétralement opposées.

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La Justice marocaine a condamné Abdou Chougrani, le président de l’association chiite non-reconnue par le ministère de l’Intérieur, «Ressalis progressistes», à un an de prison ferme. Ce verdict en première instance intervient quatre mois après le début du procès, le 5 juillet. Le procès devrait se poursuivre en appel à Fès. Officiellement, Chougrani est accusé de «détournement de fonds publics», environ 140 000 dirhams d’une agence Barid Al Maghrib à Taounate, et de «faux et usage de faux».

Du côté de l’ONG, ses membres apportent un autre son de cloche. Ils avancent que le procès serait la réponse de certaines parties à la détermination de «Ressalis progressistes» de se constituer en association de droit marocain.

Deux versions s’opposent        

Les chefs d’accusation seraient «vides», «montés de toutes pièces» et animés «par une vengeance politique», selon un commentaire posté par Issam Al Hassani, une des figures du chiisme au Maroc et porte-parole de l’association non-reconnue.

Pour mémoire, ils avaient réussi à tenir l’assemblée constituante de leur association, le 16 avril à Tétouan au siège d’une association de défense des droits de l’Homme. A l’issue de l’adoption des statuts internes, les chiites marocains avaient confié la présidence de leur organisation à Abdou Chougrani, ancien militant du PSU.

Deux semaines plus tard, les services de la wilaya de Tétouan refusaient de réceptionner le dossier de l’association chiite. Pour défendre son droit à une existence légale, «Ressalis progressistes» avait frappé à la porte du tribunal administratif de Rabat, et ce, en portant plaintes contre le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Deux initiatives qui se sont révélées vaines. La cour les a rejetées.

Malgré ces trois verdicts en leur défaveur, les chiites marocains gardent encore confiance en la justice. Ils se disent déterminés à interjeter appel dans le procès d’Abdou Chougrani et présenter deux recours contre la décision du tribunal administratif de Rabat. Ils promettent également d’annoncer un «nouveau départ» dans l’action de «Ressalis progressistes» à l’occasion de son 5e anniversaire prévu le 17 janvier 2017.

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