Le discours de la Marche verte a donné l’occasion au roi d'exprimer publiquement son opposition avec le déroulé des consultations pour la formation du prochain exécutif. Celles-ci sont suspendues depuis une semaine. En cause, de profondes divergences entre les différents protagonistes.
Pour marquer sa désapprobation avec ce constat, Mohammed VI a rappelé aux partis engagés dans les négociations que l’objectif de constituer un cabinet «ne doit pas être une affaire d’arithmétique, où il s’agit de satisfaire les desideratas de partis politiques et de constituer une majorité numérique, comme s’il était question de partager un butin électoral».
Mise en garde royale aux partis
Rejetant cette logique qui prime malheureusement chez les formations, le souverain a présenté les grandes lignes de ce qu’il entend par gouvernement. Un projet basé sur «un programme clair et des priorités définies concernant les questions internes et externes, avec l’Afrique au premier chef. Un gouvernement apte à aplanir les difficultés héritées des années passées, concernant le respect des engagements du Maroc vis-à-vis de ses partenaires».
Jusqu’à présent, les consultations menées par Benkirane avec les chefs de l’Istiqlal, le RNI, le PPS, l'USFP, le MP, l'UC et le MDS ont évité d’aborder ces points. Il était plutôt question de partage des maroquins en échange de soutien à la Chambre des représentants. «Le gouvernement est une structuration efficace et harmonieuse qui s’adapte au programme et aux priorités. C’est un ensemble de compétences qualifiées, avec des attributions départementales bien définies», a plaidé Mohammed VI.
Et de conclure en s’engageant à veiller à ce que «la formation du prochain gouvernement se fasse conformément à ces critères et suivant une méthodologie rigoureuse. Et Je ne tolérerai aucune tentative de s’en écarter». Une mise en garde claire aux partis.
Reste à savoir si le roi Mohammed VI sera entendu par les secrétaires généraux des formations politiques ?