Abdelilah Benkirane a réitéré sa détermination à ne pas céder au «chantage». Des propos qu’il a tenus à l’issue de la réunion, hier soir, du secrétariat général du PJD, consacrée à l’évaluation du premier round des consultations avec les partis politiques en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. La colère du PJDiste s’adresse particulièrement au président du RNI et, dans une moindre mesure, au Mouvement populaire (MP).
Aziz Akhannouch exige l’exclusion de l’Istiqlal de la composition du prochain cabinet. Le MP partage également la même revendication. Mohand Laenser a d’ailleurs décliné l’offre de Benkirane d’initier des négociations.
«Il ne nous manque que 20 sièges»
Le secrétaire général de la Lampe est dans une position critique. Mathématiquement, il n’a pas la majorité suffisante pour arracher la confiance des députés. L’USFP de Driss Lachgar, à même de la lui accorder, résiste à tous ses appels et aux arguments de ses médiateurs, notamment Hamid Chabat, pour qu’il rejoigne le projet de coalition formée par le PJD, le PPS et l’Istiqlal.
«Il ne nous manque que 20 sièges», a déclaré le chef du gouvernement désigné dans une interview accordé à l’agence de presse allemande Deutsche Presse-Agentur. Un message de plus adressé au parti de la Rose de rejoindre les autres membres de la Koutla. L'USFP compte en effet 20 députés à la Chambre basse du Parlement.
Pour l’heure, le premier secrétaire de l’USFP fait la sourde oreille. Est-ce une manœuvre politicienne pour vendre chèrement son alliance avec les islamistes ou bien faut-il voir là la conséquence d’un diktat émanant du secrétaire général du PAM ? Le Tracteur a grandement besoin de la Rose à ses côtés dans les rangs de l’opposition durant les cinq années à venir.
Les prochains jours seront décisifs. La balle est dans le camp de Benkirane. Il sait qu’il ne peut pas se passer du RNI. Le PJDiste a, sans aucun doute, compris les messages de l’élection d’Aziz Akhannouch. Seulement, se plier aux conditions du nouveau président de la Colombe serait désastreux pour son image au sein de sa propre formation et auprès de son électorat.