Les protestations à Al Hoceima opèrent une halte. Elles devraient reprendre le 4 novembre, jour de la grande prière du vendredi qui coïncide également avec la commémoration du 8e jour du décès de Mohcine Fikri, le marchand de poisson mort dans des conditions effroyables. «Mardi a connu seulement une marche de Bouikidane vers Imzouren, lieu de naissance du défunt, où des manifestants ont observé un sit-in», nous confie une source locale.
Cette pause des contestations a été l’occasion pour la communauté marocaine installée en Europe de prendre le relais et d’exprimer sa solidarité avec la famille de Mohcine et réclamer justice.
Mardi des sit-in à Paris, Barcelone, Bruxelles et mercredi à Bilbao…
A Stockholm, une dizaine de MRE ont organisé un sit-in devant l’ambassade du royaume. Mais c’est à Paris où l’affluence des manifestants a été la plus importante. Des centaines de Marocains, selon des sources rifaines, accompagnés de ressortissants originaires du Maghreb, notamment en provenance de Tunisie, se sont rassemblés devant la chancellerie du Maroc dans la capitale française. Pour rappel, à Tunis, le Front populaire (coalition de gauche, opposition) avait appelé «à ouvrir une enquête sérieuse, à sanctionner les responsables de cette tragédie et à mettre fin aux abus contre les droits de l’Homme au Maroc». Bruxelles a également connu une manifestation.
En Espagne, des dizaines de MRE, brandissant des drapeaux de Tamazgha et de la «république» d’El Khattabi, se sont donnés rendez-vous mardi devant le consulat du royaume pour réclamer justice. En Catalogne, la manifestation était l’occasion pour des «indépendantistes rifains» de scander des slogans «anti-Makhzen». Ce mercredi est prévu un sit-in à Bilbao au Pays-Basque. D’autres opérations de solidarité avec Mohcine Fikri devraient se tenir dans d’autres capitales européennes dans les prochains jours.
Aux Pays-Bas, le ««Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif», parrainé par le trafiquant de drogue Said Chaôu, tente de politiser le drame en appelant à la poursuite des «protestations dans la perspective d’une désobéissance civile complète», indique-t-il dans un communiqué.