La Commission européenne demande des informations au gouvernement espagnol afin de vérifier qu'il a bien mis en place des mesures correctives pour compenser l'impact environnemental du deuxième circuit d'interconnexion électrique avec le Maroc. L'annonce a été faite par le commissaire à l'environnement, Janez Potocnik, en réponse à une question du député européen du parti gauche espagnol, Iniciativa per Catalunya Verds (ICV), Raul Romeva, rapporte Europa Press. Selon M. Romeva, les autorités espagnoles n’ont pas réalisé toutes les mesures prises après l'approbation du deuxième circuit de l’interconnexion électrique, à 400 kW, entre l’Espagne et le Maroc.
Il ressort du rapport du député européen ICV que l’Espagne n’a pas procédé à l’acquisition de terres d'importance écologique pour améliorer le parc naturel Estrecho. Elle n'a pas non plus mis fin aux actions de conservation des espèces envahissantes des rivières et des cours d'eau côtiers de la moitié sud de la province de Cadix. La construction d'égouts pour éviter les rejets dans la zone de réserve marine du parc n’a pas été réalisée.
En réponse, le commissaire européen à l'environnement assure que «la Commission s’adressera aux autorités espagnoles pour obtenir des renseignements à jour sur l'application de mesures compensatoires». Une enquête sur ce projet a déjà été réalisée par l'exécutif européen. Elle concluait que l’Espagne ne violait pas la législation environnementale européenne puisque une évaluation de l'impact avait déjà été faite et que des mesures correctives avaient été prises.
Le deuxième circuit d’interconnexion électrique entre le Maroc et l’UE a vu le jour après la saturation du premier. Avec un budget de 115 millions d'euros, il est financé à hauteur de 50% par le géant espagnol de l’électricité, Red Eléctrica et l'Office National de l'Électricité. Il consiste en la mise en place de câbles reliant les deux pays : trois câbles souterrains de 2,05 km en Espagne et de 0,25 km au Maroc, trois câbles sous-marins d'environ 29 km et l'extension des stations terminales de Tarifa et de Fardioua.