COP22 : Une tribune pour les revendications de certaines associations amazighes et sahraouies

La COP22 séduit certaines associations au Maroc. Certes, elles n’ont pas le droit de prendre part aux travaux, mais l’événement représente une tribune idoine pour porter leurs revendications au-delà des frontières du royaume. La présence de représentants de médias internationaux les motive davantage à se mobiliser. Ainsi, la Coordination des 10 000 enseignants stagiaires, dont le dossier n’est pas encore définitivement résolu, a déplacé son programme de protestation de Rabat et Casablanca vers Marrakech, avec au programme l’organisation d’une «marche nationale», prévue demain. Celle-ci sera suivie par deux sit-in ouverts sur la place Jamaâ Lafna, les 30 et 31 octobre. L’ONG prévoit également de prolonger ses actions jusqu’à la tenue du 22e sommet sur le climat.

Quelle sera la réaction des autorités ?

La ville ocre fera office également de point de rencontre pour quelques associations amazighes. Sauf revirement de dernière minute, le Rassemblement mondial amazigh (RMA) compte battre le pavé à Marrakech, le 12 novembre prochain. Cette contestation sera l’occasion pour le RMA de condamner, une nouvelle fois, l’assassinat, en janvier 2016, de l’étudiant Omar Khalek, alias Izem, lors d’affrontements avec des Sahraouis sympathisants du Polisario à l’université Kadi Ayyad de Marrakech. Et de dénoncer ce que l’ONG qualifie de «violations des droits linguistiques, économiques, sociaux et politiques des Amazighs au Maroc».

Les partisans du mouvement séparatiste ne devraient pas rater la COP22. Le bureau exécutif du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (Codesa) annonce déjà la couleur. L’association présidée par Aminatou Haidar demande la tenue, dans les plus brefs délais, du procès des 24 Sahraouis mis en cause dans le meurtre de dix membres des forces de sécurité lors du démantèlement du campement de Gdim Izik à Laâyoune, en novembre 2010. Un procès qui s’ouvrira cette fois devant une juridiction civile, à savoir la cour d’appel de Rabat.

Face à la montée de ces actions de protestation, quelle sera la réaction des forces de l’ordre ? A en juger par le précédent Forum mondial des droits de l’homme, organisé en novembre 2014 à Marrakech, les autorités pourraient tolérer ces manifestations au sein de la ville ocre et dans d'autres coins du royaume tant qu’elles ne dégénèrent pas en affrontements avec les éléments de la sûreté nationale.