La candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine Hillary Clinton aurait obtenu du roi Mohammed VI près de 12 millions de dollars lors du sommet de la Fondation Clinton en se proposant comme quid-pro-quo, titrait jeudi le Daily Mail. «Hillary Clinton avait approché le roi du Maroc pour accueillir le sommet Clinton Global Initiative et avait obtenu du monarque l'engagement d'un financement de 12 millions de dollars pour financer l'événement somptueux et renflouer les fonds de la Fondation», indique le journal.
Citant des mails piratés des comptes de responsables de la Fondation Clinton, révélés par Wikileaks, le journal évoque notamment «le déplacement de Bill et Chelsea Clinton et leurs dépenses durant plusieurs jours dans un hôtel cinq étoiles à Marrakech en mai 2015, ainsi que la tenue du sommet de la Clinton Global Initiative Moyen-Orient et Afrique».
Les mails évoquent la façon dont la candidate à l'élection présidentielle américaine a proposé l'idée au roi du Maroc pour que ce dernier accueille le sommet. Une idée qui n’a cependant pas été «soutenue par le personnel de la Fondation Clinton». Ils décrivent ensuite comment Hillary Clinton est sortie avec 1 million de dollars de participation d’une société minière, «après une rangée de dossiers sur les droits humains» de ladite compagnie. Mais «l'offre quid-pro-quo», proposée au souverain, «n'a jamais été rendu public, sous quelque forme jusqu’à l’émergence de ces e-mails », poursuit le média.
Mais Hillary Clinton ne s'est finalement pas rendue au Maroc...
Le piratage aurait concerné plus de 4 000 messages publiés ce jeudi sur le site de l'organisation WikiLeaks. Ils proviennent des comptes de John Podesta, président de la campagne d’Hillary Clinton, poursuit le journal, qui indique que John Podesta affirme que certains contenus auraient été modifiés par les hackers avant leur publication.
Dans son courriel, Huma Abedin, assistante personnel de la candidate aux présidentielles, écrit à John Podesta et à Robby Mook, l’actuel directeur de la campagne, pour indiquer que la somptueuse réunion de mai 2015 a été fondée sur un engagement de 12 millions de dollars offerts par le roi Mohammed VI du Maroc pour accueillir l'événement. «Le roi s’est personnellement engagé avec environ 12 millions de dollars à la fois pour la dotation et pour soutenir la réunion», avait-elle écrit.
Elle poursuit en indiquant que «l’apparition d’Hillary Clinton en personne lors de l’événement » était un «élément clé dans la décision marocaine d'accueillir le meeting». Quelques jours après la circulation d’une information sur le rôle de l’Office chérifien des phosphates (OCP) dans l’événement, Hillary Clinton avait décidé de ne pas se rendre au Maroc, poursuit le Daily Mail, en indiquant que «sa présence était une condition pour le Maroc pour débloquer la somme promise».
Une semaine après le don de l'OCP révélé en avril 2015, la Fondation Clinton avait annoncé qu'elle resserrait sa politique sur les dons de gouvernements étrangers, en acceptant les dons financiers de six pays qui avaient déjà pris en charge avec la Fondation des programmes de la santé, de la pauvreté et du changement climatique. Le média britannique rappelle qu’en août dernier, l'ancien président américain Bill Clinton avait déclaré que si sa femme était élue, la Fondation n’acceptera plus les dons des gouvernements, des sociétés étrangères ou mêmes des entreprises américaines.