Les autorités marocaines ont expulsé jeudi 20 octobre une ressortissante française qui allait rendre visite à son mari, le Sahraoui Naama Asfari, emprisonné au Maroc dans le cadre de l’affaire Gdim Izik. C’est ce qu’annonce l’ONG «Action des chrétiens pour l'abolition de la torture» (ACAT), citée par l’agence EFE.
Claude Mangin est arrivée mercredi 19 octobre au soir à l'aéroport de Rabat, où la police marocaine des frontières lui a notifié qu’elle était persona non grata au Maroc. Le communiqué d’ACAT indique que Claude Mangin a passé le reste de la nuit dans un bureau à l'intérieur de l'aéroport et a été expulsée jeudi matin par avion vers la France.
«Le Maroc a tout fait pendant des années pour éviter toute discussion sur le sujet (le conflit autour du Sahara occidental) par des arrestations, de la torture, des condamnations judiciaires, de la diffamation et des expulsions d'observateurs étrangers», poursuit l’ONG.
Naama Asfari fait partie des 25 Sahraouis condamnés en 2013 par un tribunal militaire à des peines de prison allant de 25 ans à la perpétuité. Il a été condamné à trente ans de prison et est détenu depuis 2010.
Lors des événements survenus suite au démantèlement du camp de Gdim Izik en 2010, 11 officiers marocains et deux civils avaient été tués près de Laâyoune. Naama Asfari et ses camarades ont été reconnus coupables d'assassinat et de formation d’un gang armé, entre autres.
Au cours des neuf derniers mois, la police marocaine a expulsé deux militants espagnols et un Salvadorien, rappelle EFE, qualifiant les expulsions de «pratique commune» à laquelle recourent les autorités du royaume.