Deux semaines après les élections législatives, le bureau politique du PAM demande une réforme de la Constitution du 1er juillet 2011. Une réclamation qui fera l’objet d’un mémorandum adressé prochainement au roi Mohammed VI. Le Tracteur justifie sa requête par le besoin de dépasser «certains cas de vide normatif» constatés dans la loi fondamentale.
Dans le viseur de la formation d’Ilyas El Omari, l’article 47. Celui-ci précise que «Le Roi nomme le Chef du Gouvernement au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats». Néanmoins, le texte ne prévoit pas une solution de secours au cas où la personne désignée échouerait dans la formation de son équipe : irait-on vers un nouveau scrutin ? Ou bien le roi nommerait-il le leader de la formation arrivée deuxième aux élections pour constituer l’exécutif ?
Vers un nouveau référendum, cinq ans après celui de 2011 ?
L’officialisation de la demande de la révision de la Constitution par le PAM était prévisible. Avant et après la tenue des législatives du 7 octobre, ses relais médiatiques avaient abordé abondamment ce qu’ils qualifient de «vide». Certains analystes, proches du Tracteur, avaient même évoqué la possibilité de mettre sous le boisseau l’article 47 et de se contenter uniquement de la première partie de l’article 42. Celle-ci assure que «le Roi, Chef de l’État, son Représentant suprême, Symbole de l’unité de la Nation, Garant de la pérennité et de la continuité de l’État et Arbitre suprême entre ses institutions veille au respect de la Constitution, au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, à la protection du choix démocratique et des droits et libertés des citoyennes et des citoyens».
La nouvelle requête du PAM intervient après l’échec de son secrétaire général à convaincre ses «alliés» de rejeter la demande d'Abdelilah Benkirane de rejoindre la majorité gouvernementale. Le Tracteur misait surtout sur l’USFP et l’Istiqlal. D’ailleurs, les chefs des trois formations avaient tenu une réunion houleuse, le 8 octobre à Rabat, qui s'est soldée par un échec. Hamid Chabat n’avait eu d’autres choix que de suivre le PJD cette fois-ci. Son basculement dans les rangs de l’opposition en 2013 s’est avéré très couteux lors des élections de 2015 et 2016. Quant à Driss Lachgar, il s’est résigné à faire confiance au secrétaire général de la Balance.