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Grand Angle

Maroc : Les principaux enseignements du grand mouvement diplomatique décidé par le roi

Le 6 février dernier à Laâyoune, la nomination de plusieurs dizaines d’ambassadeurs avait été approuvée lors d'un conseil des ministres. Après huit mois d’attente, la liste est enfin officielle. Offensive sur l'Afrique, intérêt pour les pays scandinaves et féminisation du corps diplomatique en sont les principaux enseignements. Détails.

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La liste de plusieurs dizaines d’ambassadeurs marocains, en Afrique et en Scandinavie notamment, est enfin officielle. / Ph. MAP
Temps de lecture: 2'

Le grand mouvement dans la diplomatie marocaine s’est finalement produit hier après-midi au palais de Casablanca. Le roi Mohammed VI a reçu 65 ambassadeurs envoyés dans les cinq continents. Plusieurs chancelleries du royaume ont bénéficié de cette vaste opération, à l'instar de celle des des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne auprès de l’Union européenne, de l'Algérie et de la Belgique. En revanche, celles de la France, de l'Espagne, de l'Italie et surtout de la Mauritanie en ont été épargnées.

L’engagement du Maroc à consolider sa présence en Afrique s’est traduit par la nomination de 19 ambassadeurs dans le continent, avec une priorité accordée aux Etats anglophones tels que le Rwanda, le Nigéria, la Tanzanie, l’Ouganda ou le Kenya.

La reconnaissance de la «RASD» par ces pays ne constitue plus un obstacle à une évolution de leurs échanges politique, économique et cultuel avec le Maroc. D’autant que Rabat s'est assigné deux objectifs sous-jacents à son offensive diplomatique : adhérer à l’Union africaine (UA) d'une part ; expulser le Polisario de l'instance continentale d'autre part. Si la réalisation du premier est à portée de main du royaume, le second nécessite encore du travail pour mieux expliquer aux partenaires du continent le bien-fondé de la démarche marocaine.

Parier sur les femmes        

Le vaste mouvement opéré au sein de la diplomatie du royaume a aussi bénéficié à 13 femmes. Les missions diplomatiques du Maroc aux Etats-Unis, au Danemark et en Suède ont été confiées à des ambassadrices. Si Lalla Joumala Alaoui a déjà fait ses preuves à Londres, la PAMiste Khadija Rouissi signe là sa première expérience à Copenhague. Baptême de feu également pour Amina Bouayache, l’ex-présidente de l’Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH), à Stockholm.

Des choix judicieux - qui plus est dans deux Etats scandinaves - compte tenu de l’influence exercée par les femmes dans ces pays. La mission de Nabila Mounib en octobre 2015 en Suède a ainsi tracé la voie à d'autres Marocaines pour défendre les positions marocaines sur le Sahara dans cette région de l’Europe très sensible aux thèses du Polisario.  

Par ailleurs, une autre femme a été nommée ambassadrice du Maroc en Norvège. Il s’agit de Lamia Radi, qui n’est autre que la fille d’Abdelouahed Radi, ancien premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). C'est la première fois que cette dernière occupe un poste d'ambassadrice, outre quelques expériences au sein de la diplomatie marocaine.

Cette vague de nomination a permis à certaines chancelleries de retrouver enfin un ambassadeur, après de long mois d’attente. C’est le cas de l’ambassade au Koweït, dirigée depuis plus de trois ans par un chargé d'affaires, et ce depuis la révocation de l’ambassadeur Yahya Bennani. Il lui a été reproché d'avoir accompagné l’ancien ministre des Affaires étrangères Saâdeddine El Otmani (2012-2013) à une réunion en compagnie d'un haut cadre de l’antenne locale des Frères musulmans. La mission diplomatique en Suède attendait aussi un ambassadeur depuis janvier 2014, date de la nomination de Bouchaâb Yahdih en tant que wali de Laâyoune.

Très bon article
Auteur : anouarcharif
Date : le 14 octobre 2016 à 15h51
Merci pour l'information
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