Depuis le début de ce mois d’octobre, des images atroces et choquantes de chevaux morts et de squelettes d’équidés abandonnés dans un vaste terrain près d'El Jadida font le tour de la Toile. Un groupe de citoyens, soutenu par des associations de protection animale, ont dénoncé ces cas de maltraitance à travers le lancement d’une pétition dans laquelle ils réclament une intervention de la Société royale d’encouragement du cheval (SOREC).
Sollicitée par notre rédaction, la SOREC a annoncé hier qu’elle a pris acte de la situation des chevaux. Faute d’avoir été entretenus et nourris, plusieurs d’entre eux ont été retrouvés morts au Haras Al Doum, situé près de Bir Jdid (région d’El Jadida). Dans un communiqué, l’entreprise publique sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime fait savoir que «la situation a rapidement été prise en main».
«Une commission constituée d’experts de la SOREC et de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a été dépêchée sur les lieux le 7 octobre 2016. Son enquête a d’ores et déjà conclu à l’absence totale de risque sanitaire», précise-t-elle, ajoutant que la «reconstitution des faits relève de conséquences de relations contractuelles intervenues entre des éleveurs privés.» Les équidés encore en vie ont été pris en charge. Leur rémission fait désormais l’objet de contrôles réguliers effectués par des professionnels.
La SOREC promet qu’elle continuera de travailler de concert avec les acteurs de la protection animale et la profession équine pour rétablir la situation. L’ensemble des intervenants veilleront à «trouver, pour ces chevaux, un lieu d’accueil stable et respectueux de leur bien-être sanitaire et alimentaire».
Citoyens et acteurs associatifs suivront l'affaire de très près
Créé par Marie Joëlle et Anne-Marie Monnin, le Haras Al Doum a été cédé en 2014 et ses chevaux vendus à une personne tierce. Cette dernière est aujourd'hui accusée de maltraitance. Images et vidéos à l’appui, plusieurs citoyens ont décidé de rompre le silence en médiatisant l’affaire. Outre la pétition, un blog et une page Facebook ont été même lancés.
«Alors que les festivités du Salon du cheval d’El Jadida battent leur plein, et que tous les opérateurs ont préparé avec tout leur savoir-faire ce rendez-vous prestigieux, l’horreur continue pour les chevaux de ce qui fut le Haras Al Doum de Bir Jdid», déplore le groupe de citoyens, lesquels disent ne pas vouloir sortir de l’ombre du fait du statut social important de l’accusé, souhaitant s’éviter tout procès en diffamation.
«Mardi 10 octobre, plusieurs personnes se rendent sur place. La SOREC a fait livrer un stock d’aliments, avec un ‘protocole d’alimentation’», lit-on également sur le blog. «Non nourris depuis des mois, ces chevaux sont malgré cela nourris sans contrôle, et bien entendu immédiatement les coliques démarrent. Yugherten Al Doum est en état de mort imminente».
Vigilance et vérifications
Les éditeurs du blog qui avaient d'abord averti l’Union marocaine de la protection des animaux (UMPA), auraient même sollicité l’aide d’organisations internationales. «16 chevaux sont toujours (…) hébergés chez le responsable de la mort de tous les autres», dans une ferme privée, écrivent-ils ce jeudi, promettant de rester «vigilants» et d’effectuer des vérifications pour s’assurer que ces pur-sangs arabes reçoivent les soins et les traitements nécessaires. L'affaire reste donc à suivre...